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Stagnation pour les céréales et la vigne dans l'Hexagone

Publié le: 31-12-2018

Rendements Dans un rapport scientifique paru dans Nature, en novembre et repris par le ministère de l'agriculture, des chercheurs pointent une stagnation des rendements de plusieurs céréales et de la vigne, en France, depuis les années 1990.

Dans une note parue le 20 décembre, le Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture relève une stagnation des rendements de plusieurs céréales et de la vigne dans l'Hexagone depuis la fin des années 1990. Ces statistiques se basent sur les travaux d'une équipe internationale qui a analysé sur le long terme les rendements des principales cultures en France.
Ces travaux publiés en novembre dans Nature «confirment la stagnation (voire le recul) des rendements du blé d'hiver, de l'orge, de l'avoine, du blé dur et de la vigne, depuis les années 1990, sur au moins 25 % de leurs surfaces, d’après un document. Pour le maïs, la stagnation ne concerne que 3 % des surfaces».

Depuis 1900
De précédents travaux avaient fait ressortir une stagnation des rendements de blé depuis 1996. Ici, les chercheurs se sont intéressés à la fois aux céréales (blé, maïs, orge, avoine), aux oléagineux (tournesol, colza), aux betteraves sucrières, aux pommes de terre et à la vigne. Pour chacune des cultures étudiées, ils ont eu recours aux données de la statistique agricole annuelle, au niveau départemental, sur plus d'un siècle (1900 à 2016). Pour suivre les rendements de ces cultures, sur chaque département et au niveau national, les chercheurs ont développé un modèle linéaire dynamique (DLM), qui permet d'estimer la tendance d'évolution des rendements sans avoir à établir d'hypothèses fortes au préalable.

Potentiel maximum
Selon le ministère, le fait que les rendements minimums observés continuent à progresser suggère que ces plafonnements ne sont pas liés au changement climatique. «La stagnation pour les grandes cultures, sur des zones à haut rendement, laisserait penser qu'on se rapproche d'un potentiel physiologique maximal», avance le document. Par ailleurs, les choix politiques et stratégiques (limitation qualitative des rendements viticoles) et les facteurs économiques (coûts marginaux croissants) jouent un rôle majeur dans ces stagnations de rendements, soulignent les auteurs.