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Moins de phyto, plus de tracteur

Publié le: 20-03-2019

INRA Selon une note d'Agreste, l'institut statistique du ministère de l'Agriculture, le vignoble bordelais diversifie fortement ses techniques de désherbage pour diminuer la part des phytosanitaires. Une évolution dont le domaine girondin de l'INRA fut l'un des pionniers.

Agreste, l'institut statistique du ministère de l'Agriculture rappelle, dans son « Analyses et résultats n° 64 » du mois de mars que « dans le Bordelais, près de 85 % du vignoble est enherbé tous les inter-rangs ou un inter- rang sur deux. »
Pour l'entretien des sols, les techniques se diversifient. Le désherbage mécanique prend toute sa place et le recours aux herbicides, loin d’être systématique, est un moyen parmi d’autres d’entretenir les sols des vignes. Le modèle dominant repose sur un désherbage chimique sous le rang, couplé à un entretien mécanique de l’inter-rang. Pour une parcelle donnée, l’application herbicide limitée au seul espace sous le rang conduit à réaliser un traitement sur le tiers de la surface (de 20 % à 40 % en moyenne selon la largeur de l'inter-rang).
Selon Agreste, « un hectare sur cinq n'a fait l'objet d'aucune application herbicide dans le Bordelais en 2016. »

Difficile équilibre
Le 19 mars, pour les 50 ans du domaine viticole de l'INRA, château Couhins, situé à Pessac, Dominique Forget, directeur opérationnel du domaine, rappelait que «la viabilité économique est un élément de la durabilité», à côté des avancées environnementales et sociales.
Le domaine a décidé, il y a 20 ans, de réduire son empreinte environnementale et notamment d’arrêter tous les herbicides. Mais «cela n’est pas forcément facile, et il faut davantage de passages de tracteurs, donc plus de consommation de carburant fossile… et plus de personnel. «En voulant traiter plus souvent et juste au bon moment (sans vent ni pluie ni grande chaleur), deux tractoristes pour 30 hectares c’est un peu juste». Le domaine tient à intégrer tous ces coûts dans son équation pour démontrer qu’elle est économiquement viable.
L’institut a créé en avril 2018 une filiale qui gère ce domaine, un cru classé de Graves. La société se place dans une démarche de RSE (responsabilité sociale et environnementale des entreprises), « en tenant à intégrer l’impact social de ses activités, à côté de son impact environnemental », a précisé le directeur. Pour les 50 ans d’acquisition de ce vignoble, vitrine de l’institut en matière de pratiques agroécologiques, un ouvrage retrace l’histoire du domaine depuis le XVème siècle et des innovations mises en œuvre depuis son acquisition.