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Méthanisation à la ferme : un nouveau prêt sans garantie

Publié le: 24-04-2019

Energies Entre 100 000 et 500 000 euros pour les exploitants agricoles qui souhaitent se lancer dans la méthanisation à la ferme.

Le ministère de l'Agriculture a annoncé, le 19 avril, le lancement d'un prêt sans garantie visant à faire émerger 400 nouveaux projets de méthanisation à la ferme d'ici 5 ans. Il s'agit d'un fonds de garantie publique permettant à BPIFrance de distribuer un prêt destiné aux exploitants agricoles, seuls ou en groupe, qui investissent dans une installation de méthanisation à la ferme. Ce prêt d'un montant compris entre 100 000 euros et 500 000 euros doit notamment permettre de prendre en charge les études et une part du solde des investissements et besoins en fonds de roulement nécessaires au démarrage du projet. Il sera proposé sur une durée de 12 ans maximum, avec un différé d’amortissement en capital jusqu’à 2 ans. Ce prêt s'inscrit dans le plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » lancé en 2013 a pour objectif la création de 1 000 installations de méthanisation agricole d’ici 2020.

La région en tête
Le rapport AcclimaTerra de 2018 (une synthèse scientifique sur le changement climatique commandée par la Région Nouvelle-Aquitaine) a tracé un panorama le plus large possible des sources de production d’énergie dans la région. Il apparaît que production renouvelable en région est en hausse, hormis l’éolien, et elle couvre ainsi 19,2 % de la consommation régionale. Sans surprise, en Nouvelle-Aquitaine, le secteur des énergies renouvelables (EnR) thermiques est marqué par le poids significatif des biomasses (bois et biocarburants) qui représentent 61 % des EnR. La tendance est à la hausse de l’ensemble des énergies renouvelables dans la région. Les filières renouvelables les plus dynamiques sont la méthanisation et le photovoltaïque.
35 unités agricoles en Nouvelle-Aquitaine
Selon l'observatoire régional de l'énergie de la biomasse et des gaz à effet de serre daté de mai 2018, la Nouvelle-Aquitaine compte 67 méthaniseurs en fonctionnement (hors Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux) dont 80 % sont des unités agricoles et industrielles qui valorisent le biogaz par cogénération ou en chaudière. Près de 1 200 000 tonnes de substrats sont méthanisés (effluents agricoles, matières végétales, déchets d’industries agroalimentaires, biodéchets, déchets d’assainissement). Près de 550 000 tonnes sont des effluents d’industries agro-alimentaires (IAA) vitivinicoles. 35 de ces unités de méthanisation sont agricoles. La Gironde se place en première position au niveau régional avec 256 000 tonnes traitées (dont la moitié issue des sous-produits vitivinicoles).
Les experts notent, néanmoins, que « les ressources agricoles (effluents d’élevage, matières végétales) sont encore peu mobilisées au regard du gisement potentiel mobilisable qu’elles représentent, contrairement à d’autres substrats comme les issues de silos et les biodéchets de grandes et moyennes surfaces déjà très largement orientés vers des méthaniseurs existants ». Une centaine de projet est à l'étude en Nouvelle-Aquitaine. Et la Région a ouvert un site dédié à l'installation de ces projets. Une opportunité à ne pas négliger.