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Maîtriser ses traitements et

30 novembre -0001

Les utilisateurs de produits phytosanitaires sont multiples: agriculteurs, prestataires de services, collectivités territoriales, particuliers. Tous sont responsables des conséquences d’une dérive d’application sur leur environnement : personnes, éléments naturels, cultures et animaux d’élevage... La dérive du produit qui n’atteint pas sa cible représente un danger pour l’applicateur et son environnement mais également une perte d’efficacité.

Protection phytosanitaire raisonnée
Le premier point est d’évaluer la pression des bio-agresseurs par des observations, des comptages, l’utilisation de modèles de prévision, la lecture du Bulletin de Santé du Végétal (BSV) ou l’expertise d’un technicien. Si une intervention est nécessaire, il faut d’abord envisager l’usage d’alternatives aux produits phytosanitaires : la prophylaxie, la faune auxiliaire, l’intervention mécanique…

Lire et respecter l’étiquette
La lecture de l’étiquette et de la Fiche de Données de Sécurité (FDS) est obligatoire pour connaître et respecter les consignes d’usage du produit phytosanitaire. Vous y trouverez notamment : les pictogrammes de danger, les phrases de risque, le Délai de Ré-Entrée (DRE)*, la Zone Non Traité (ZNT)*. Le choix d’un produit phytosanitaire peut être fait selon des critères de moindre incidence écologique (eau, mention abeilles...) ou toxicologique. L’applicateur de produits phytosanitaires doit d’une part se protéger en utilisant les Equipements de Protection Individuelle (EPI) ou collective et d’autre part protéger son environnement en respectant les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA).

Tenir compte des conditions climatiques
Des conditions climatiques défavorables entraînent une dérive du traitement et une perte d’efficacité. La pulvérisation est déviée par le vent, lessivée par une pluie intervenant dans les 2 heures et fortement évaporée par des températures dépassant les 28°C. De plus, il est interdit de réaliser une application phytosanitaire quand le vent dépasse 3 sur l’échelle de Beaufort (19 km/h) [arrêté ministériel du 12 septembre 2006].

Pas de co-activité : une protection infaillible
Il faut tenir compte des activités à proximité des zones à traiter et organiser les chantiers pour ne jamais exposer à la dérive de pulvérisation des personnes (travailleurs internes ou externes, public, enfants...). Les horaires ou les jours de traitements des parcelles à proximité des zones sensibles (lieux publics, écoles...) doivent être adaptés.

Aménager le parcellaire
Il convient d’aménager son parcellaire pour limiter la dérive. La mise en place de bandes enherbées le long des points d’eau et dans les pentes retient les ruissellements. L’installation de haies en bordures de parcelles capte la dérive aérienne. Du matériel de traitement phytosanitaire entretenu, réglé et optimisé. Le contrôle obligatoire du pulvérisateur, l’entretien, l’étalonnage et le réglage du matériel de traitement sont indispensables pour cibler le traitement et respecter la dose prescrite. Les réglages de base sont de fermer les diffuseurs inutiles, d’orienter les autres vers la cible et de vérifier le débit de bouillie à l’hectare. Une autre technique pour limiter la dérive éolienne ou par évaporation est d’augmenter la taille des gouttes pulvérisées. Il convient de trouver le bon compromis entre une faible dérive et une couverture satisfaisante (nombre de gouttes par cm2).