Deux races locales valent mieux qu'une

Concours Bazadaises et Blondes d'Aquitaine ont partagé bien plus qu'un espace sous le hall 4 du SANA cette année : convivialité, valeurs communes d'entraides, de passion, et même un concours.

Le premier week-end du Salon de l'Agriculture Nouvelle-Aquitaine a été consacré aux concours de deux races bovines, la Bazadaise et la Blonde d'Aquitaine, qui ont occupé les allées du hall 4 du Parc des Expositions de Bordeaux du 13 au 15 mai. Trois jours intenses de compétitions, mais aussi de partage, de convivialité, d'échanges, pour ces deux races qui depuis quelques années se sont rapprochées. Une belle dynamique rendue visible.
C'est la Bazadaise qui a lancé les concours bovins de cette édition 2023, elle qui avait clôturé l'édition 2022 avec son concours national. « On joue à domicile, il est important d'être présent. On compte 4 500 animaux inscrits à l'arbre généalogique, venant de 180 élevages, et 12 000 animaux globalement en France. On est l'une des seules races dont les effectifs progressent », se réjouit Richard Béziat, président d'Excellence Bazadaise.
Plus important encore, cette progression s'accompagne d'un rajeunissement des éleveurs. « Beaucoup de jeunes se tournent vers notre race, il faut insister sur cet élan, cette passion qu'ils ont », prolonge le responsable. Les 60 animaux présents ont permis de mettre en avant les qualités de cette race à viande appréciée localement : « La Bazadaise est une race rustique par ses facilités de vêlage et d'élevage », abonde Richard Béziat.

Du partage
Après les jugements de sections du concours Bazadais le samedi matin, place aux jugements de sections du concours Blondes d'Aquitaine le samedi après-midi. Deux races qui partagent certaines attaches : « On est dans le berceau. Au fil du temps, la race s'est exportée en France et en Europe, mais 50 % de nos effectifs restent dans le Sud-Ouest », commence Pierre Burgan, président de France Blonde d'Aquitaine Sélection.
Les effectifs montent d'un cran, évidemment. Mais au-delà des chiffres, le fonctionnement interne est similaire. « On est la première race estivée de France, avec 60 000 animaux dans les estives chaque été. Notre système de production a de l'avenir, on valorise ce qui est produit sur la ferme, avec des exploitations familiales », continue le dirigeant. La Blonde d'Aquitaine a présenté 80 animaux au concours.
Chacun souligne la qualité de sa viande, et compte sur Aquitanima pour assurer la promotion et la communication de sa race. Le concours fait partie des événements majeurs de l'année pour la Bazadaise comme le Blonde d'Aquitaine. Il s'agit de mettre en avant la qualité génétique, de faire un état des lieux du travail fournit au sein de la race, d'entretenir une dynamique de progression sur le plan génétique pour les éleveurs.

Place aux BazaBlonds
La journée du dimanche a vu l'ordre des choses s'inverser pour les prix spéciaux et les prix de championnat : la race Blonde d'Aquitaine le matin, la Bazadaise l'après-midi. Et surtout, l'originalité de cette édition a été le concours BazaBlond qui a clôturé la journée. Sur le ring, 10 lots venant de 4 exploitations étaient en compétition, chaque lot étant composé d'un animal de chaque race. Un joli moment de complicité, de partage, et de communication positive.
« Nous sommes deux races du Sud-Ouest. Nos systèmes d'élevage sont similaires, ce sont deux races complémentaires et non concurrentes, qui permettent de présenter des produits finis de qualité », lâche Pierre Burgan. « Beaucoup d'éleveurs de Bazadaises étaient déjà éleveurs de Blondes d'Aquitaine, et nous partageons la station de Casteljaloux, on prolonge donc encore ces échanges avec ce concours », complète Richard Béziat.
Sylvain Desgroppes