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Cuivre : de 6 à 4 kg par an, mais pour 7 ans

Publié le: 28-11-2018

Environnement L'Union européenne réhomologue le cuivre pour sept ans, mais en diminuant la quantité maximum autorisée.

L'Union européenne a décidé, le 27 novembre, de réhomologuer le cuivre pour sept ans, a annoncé le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, en déplacement aux Assises de la Bio, à Paris. La quantité maximum autorisée par hectare a toutefois été abaissée de 6 à 4 kg par an, avec la possibilité pour les producteurs de dépasser cette limite certaines années, à condition de compenser l'année suivante. «Je me félicite de cette décision, qui est conforme aux demandes de la France», a salué Didier Guillaume, rappelant que plusieurs «États membres souhaitaient interdire purement et simplement cette substance». Le ministre souhaite par ailleurs élaborer «avec l'ensemble des acteurs concernés, une feuille de route ambitieuse sur la diminution de l'utilisation du cuivre», qui puisse être «présentée et adoptée par l’ensemble des acteurs lors du Comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) Ecophyto du 1er trimestre 2019».
Pour la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), cette réhomologation est plutôt positive, notamment parce qu'elle permet de dépasser la dose minimale une année si on compense ce dépassement l'année suivante.
Plan cuivre
Pour autant, cette baisse risque de mettre en danger des agriculteurs bio, notamment si les années de forte pression sanitaires se succèdent.
Le 24 octobre, lors de la discussion au parlement européen, la FNAB réitérait son appel au gouvernement français pour la mise en place d’un plan « cuivre ». « Autorisé en agriculture biologique, le cuivre est actuellement la seule alternative aux produits chimiques de synthèse pour lutter contre les bactéries et champignons, en viticulture notamment. Il est également de plus en plus en plus utilisé en viticulture conventionnelle comme alternative aux pesticides chimiques de synthèse. Son usage est aujourd’hui menacé, portant le risque de rendre inévitable une déconversion pour un grand nombre de producteurs et productrices bio, en totale incohérence avec les objectifs du Plan Ambition Bio 2022. »
La FNAB rappelait que « la menace pesant actuellement sur l’usage du cuivre résulte des recommandations issues du rapport de l’EFSA, basé sur une méthodologie conçue pour les produits issus de la chimie de synthèse, pas pour les éléments minéraux métalliques. »