Bordeaux – vins d'Aquitaine : le concours masqué

Dégustation Malgré la pandémie, les organisateurs du concours de Bordeaux – vins d'Aquitaine ont tenu le cap. Et décerné ses médailles aux vins en compétition le 7 septembre. Près de 1 000 vins ont ainsi été récompensés.

L'évènement-phare du salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine pour la viticulture, le concours de Bordeaux – vins d'Aquitaine, n'a pas pu - Covid-19 oblige- avoir lieu au printemps 2020 comme c'est la coutume.
Rien du grand ballet très organisé des vins concurrents sur les nombreuses tables dressées pour l'occasion au palais des congrès de Bordeaux-Lac. Rien du brouhaha de voix des quelques mille dégustateurs – professionnels et amateurs – réunis pour l'occasion l'espace d'une demi-journée. Rien de la « foire » conviviale autour d'une même passion : le vin de qualité.
À la place, une dégustation acrobatique à la fin de l'été, organisée en trois mois, dans l'urgence, mais avec toute la rigueur nécessaire, par les équipes de la Chambre d'agriculture de la Gironde.

Dégustations mosaïques
Lorsque la tenue « physique » du concours dans le cadre du salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine a été impossible, les équipes de la Chambre d'agriculture ont planché sur une solution de repli. En effet, les élus consulaires tenaient absolument à ce que le concours se tienne malgré la pandémie. Parce qu'il s'inscrit dans le calendrier des manifestation viticoles girondines, mais aussi parce qu'il est porteur de valeur ajoutée pour des vignerons qui ont besoin de bien commercialiser leurs vins dans ce contexte de crise.
Un vin médaillé au concours, c'est l'assurance d'une plus grande visibilité, de prix plus intéressants et de ventes plus aisées.
Aussi, durant tout l'été, les équipes de la Chambre d'agriculture se sont organisées pour que les dégustations aient lieu dans le respect des consignes sanitaires.
Françoise Harrewyn, la responsable du concours à la Chambre d'agriculture, explique : « cela a été un travail de longue haleine. » L'unique dégustation printanière a été déplacée à la fin de l'été. Elle a eu lieu du 31 août au 7 septembre. « Nous avons choisi de faire trois équipes, sur trois lieux différents (les salles de dégustation du Vinopôle, du lycée agri-viticole de Blanquefort et de Planète-Bordeaux à Beychac-et-Caillau). Chaque site recevait au maximum douze personnes pour des séances de dégustation de deux séries de vin chaque matin et chaque après-midi. » Une logistique d'exception mise sur pied en trois mois.
Chaque salle de dégustation a été équipée de box individuels où les jurys (essentiellement professionnels pour le coup) ont testé les vins servis au verre (pour éviter toute contagion).
Il a fallu jongler entre règles sanitaires et règles du concours. Gestes barrière et respect du concours. Au final, 300 dégustateurs ont testé les vins (au moins trois personnes par jury pour que le choix soit validé par le règlement du concours) en l'espace de 27 séances. Les box étaient désinfectés après chaque dégustation. Et les délibérations des jurys se faisaient masques mis et à distance.
« L'implication de tous a été totale. Et je remercie tout le monde pour avoir réussi à tenir ce challenge. » sourit Françoise Harrewyn. « Nous avons réussi à nous adapter et c'était un sacré défi. Le concours des vins de Mâcon, lui, a été annulé. »
Pour autant, la responsable du concours espère ne pas avoir à renouveler l'expérience dans ces conditions l'année prochaine… mais les équipes de la Chambre travaillent sur des solutions alternatives pour que le concours ait lieu malgré tout si la crise sanitaire se prolongeait.