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Vin & Société : « cherchons plutôt des solutions »

Publié le: 02-05-2019

Vin L'association vin & Société, attaquée par le professeur Gérard Dubois se défend et s'inquiète du discours visant à dénigrer la filière vitivinicole.

Le professeur Gérard Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine, a reproché sur France Inter à 7 h 30 le 30 avril, puis sur France Info à 21 h 30, au « lobby alcoolier de tout faire pour que les mesures de santé publique concernant l’alcool ne soient pas prises ». Or, ces mesures « sont connues », a-t-il déclaré, estimant choquant que le ministre de l’Agriculture présente le vin comme étant avant tout l’expression d’un art de vivre. Désignée par Gérard Dubois comme incarnant le « lobby alcoolier », l’association Vin & Société y voit une nouvelle offensive qui relaie « à son tour des arguments déjà distillés avec méthode et régularité depuis des mois ». Joël Forgeau, président de Vin & Société, s'interroge sur le but de ceux qui « au nom de la santé, déploient une véritable stratégie de dénigrement à l’encontre de la filière vitivinicole qui est le deuxième fleuron national à l’export, derrière l’aéronautique. Elle génère 500 000 emplois. »

Garder la mesure
Et le président de Vin & Société de citer la définition de la santé par l'Organisation Mondiale de la Santé : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Joël Forgeau s'insurge qu'au « nom d’une certaine vision de la santé, une croisade anti-vin visant l’abstinence est menée alors qu’il conviendrait au contraire de rechercher des points d’équilibre constructifs. Faut-il rappeler que le plaisir et la convivialité font partie de la vie ? »
L'association condamne « la violente charge morale visant à dénormaliser la consommation de vin. Il ne faut pas volontairement confondre le produit et son mauvais usage, préjudiciable à la santé », prévient-elle. Son président rappelle encore l'action de Vin & Société en matière de prévention. « Comme nous l’avons déjà annoncé lors de la remise de la contribution de la filière vitivinicole au Plan National de Santé Publique au Premier Ministre en juin 2018, je rappelle que nous sommes favorables à une meilleure visibilité du pictogramme femme enceinte sur les étiquettes de nos bouteilles. Des discussions techniques sont d’ailleurs en cours avec les autorités de santé. Nous ferons notre part en lançant dès l’automne 2019, une campagne d’information complètement autofinancée par notre filière avec un message clair : femme enceinte = 0 alcool. »

Travailler ensemble
Il faut dire que la consommation excessive d'alcool causerait, selon le baromètre de Santé Publique France, 7 % des décès en France. Néanmoins, en ce qui concerne la consommation d'alcool, les statistiques indiquent que 10 % des 18-75 ans boivent à eux seuls 58 % de l’alcool consommé. Et que la consommation d'alcool reste stable par rapport aux années précédentes. Avec une grande hétérogénéité selon les tranches d'âge : consommation quotidienne chez les 65-75 ans mais ivresse régulière chez les 18-24 ans.
Pour Joël Forgeau, « personne ne peut se réjouir de l’alcoolisme qui est un drame humain. Personne ne devrait faire de raccourci volontaire entre le produit et le mauvais usage de celui-ci. Au lieu de chercher un coupable idéal, cherchons plutôt les solutions. Et prenons exemple sur l’Espagne et l’Italie dont la morbidité et à la mortalité liées à la consommation excessive d’alcool sont parmi les plus faibles au monde selon l’OMS. Etat, associations, médecins, producteurs de boissons alcoolisées ont travaillé tous ensemble, avec le soutien de fonds européens. Une approche moderne et efficace que nous appelons de nos vœux. »
Depuis le 26 mars, le ministère de la Santé a lancé une nouvelle campagne de communication pour lutter contre la consommation excessive intitulée : « Pour votre santé, l'alcool c'est maximum 2 verres par jour et pas tous les jours ».