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Vin & Société a lancé une étude sur les Français et le vin

Publié le: 03-03-2015

Consommation Vin & Société a confié à Gérard Mermet, sociologue, directeur du cabinet Francoscopie et Harris Interactive une étude intitulée « Société, Pouvoirs Publics et Vin ». Une étude sur laquelle Vin & Société va s'appuyer pour défendre le point de vue des 500 000 acteurs de la vigne et du vin dans le cadre des débats prévus à l’Assemblée Nationale au printemps avec la future Loi de Santé Publique.

Le directeur du cabinet Francoscopie, le sociologue Gérard Mermet et Harris Interactive ont mené à bien une étude intitulée « Société, Pouvoirs Publics et Vin ». Il en ressort que pour la presque totalité des Français (97 %) « le vin fait partie de la culture et du patrimoine français ». Pour 83 %, sa consommation « favorise la convivialité, en famille ou entre amis ». Pour 82 %, elle « procure une sensation de plaisir ». Les deux attributs sont liés : la convivialité est de plus en plus vécue comme une source de plaisir, tandis que le plaisir est accru lorsqu’il est partagé.
Un produit de convivialité
Le vin est ainsi un produit de moins en moins destiné à une consommation solitaire et quotidienne ; c’est ce qui explique notamment le déclin régulier des quantités moyennes depuis plusieurs décennies (45 litres par personne en 2013 contre 76 en 1995 et 160 en 1965). La consommation contemporaine est plus occasionnelle ; elle a de plus en plus souvent une dimension festive et conviviale, dans une société en recherche de moments de partage.
Le vin est globalement considéré comme non dangereux pour la santé, s’il est consommé avec modération. 84 % des Français estiment même qu’il peut dans ce cas « présenter des bénéfices pour la santé ». Le french paradox identifié et décrit dès 1986 en France (puis confirmé en 1989 par une étude internationale) est toujours présent dans les esprits. Mais 89 % des Français considèrent aussi que le vin « peut créer une dépendance », ce qui témoigne d’une attitude responsable à l’égard du produit.
Cette responsabilité se retrouve lorsqu’on les interroge sur leur capacité à maîtriser leur consommation. Dans leur très grande majorité, 86 % de consommateurs réguliers (au moins une fois par semaine) estiment être en mesure d’y parvenir. Les autres admettent quelques exceptions, à l’occasion sans doute de moments festifs particuliers.
Principe de précaution
Les Français sont partagés quasiment en deux moitiés quant à l’utilité du principe de précaution. 51 % estiment que « devant tout risque, il faut systématiquement l’appliquer », alors que 48 % considèrent au contraire qu’il « réduit la liberté des individus et la capacité d’innovation du pays ».
On observe notamment que les jeunes y sont plus attachés que les aînés, ce qui peut surprendre au premier abord, de la part d’une génération (baptisée Y) attachée à l’innovation technique et maîtrisant ses usages. Mais d’autres études montrent que les jeunes sont souvent en situation de refus de la société complexe, dure et risquée créée par leurs parents, dans laquelle il leur est souvent difficile de trouver leur place, à titre professionnel ou personnel. Aussi, plutôt que de chercher l’aventure, de prendre des risques, de vouloir changer le monde, ils préfèrent consacrer leur temps et leur énergie à se « débrouiller », à « faire avec ». Beaucoup s’efforcent ainsi de vivre leur vie en laissant une large place aux loisirs et aux relations amicales, au détriment parfois de projets professionnels ou collectifs.
Pour réduire les risques dans la société actuelle, 71 % des Français estiment qu’il faut « faire davantage confiance aux citoyens, les informer et les responsabiliser ». Ils ne sont que 28 % à vouloir « donner davantage de pouvoir à l’État, rendre les réglementations plus strictes et les sanctions plus sévères ».
Législation
Aux yeux des Français, la législation actuelle sur le vin repose d’abord sur la volonté de prévenir les risques pour la santé (83 %). Ce chiffre élevé témoigne d’une reconnaissance de l’objectivité et du souci de bien faire du législateur et des autorités sanitaires. Mais par ailleurs, 51 % des Français décèlent une dimension « morale » à la législation. Les autres résultats de l’étude laissent à penser que ce constat est plutôt un reproche qu’un compliment, les Français souhaitant pouvoir décider eux-mêmes de ce qui est « moralement » acceptable.
Enfin, bien que globalement en phase avec la réglementation existante, les Français estiment à 65 % que les pouvoirs publics ne sont pas efficaces dans leur action contre les risques liés à la consommation excessive de vin.