Salariée du groupement d'employeurs de la Gironde : une reconversion réussie

Emploi Muriel Pasdeloup a débuté une nouvelle vie… dans la nature et dans la joie. Rencontre avec une jeune cinquantenaire qui a troqué les jeux éducatifs contre un sécateur.

Muriel Pasdeloup sourit. Elle est ravie de sa nouvelle vie, à Bellebat. Une vie qu’elle a voulu au plus près de la nature… De sa terrasse ensoleillée, elle regarde la forêt et entend les oiseaux chanter. De quoi montrer qu’il est possible de se reconvertir à tout âge et de trouver un épanouissement sans avoir forcément un plan de carrière tout tracé.
Muriel Pasdeloup vient de fêter ses cinquante ans et une nouvelle vie professionnelle entamée juste avant le premier confinement. « Je suis Tourangelle et j’ai suivi mon mari qui a été muté à Bordeaux. » explique-t-elle. Une fois la maison achetée et aménagée, il est temps, pour elle, de retrouver du travail. Un travail différent de celui d’assistante maternelle qu’elle a exercé pendant de nombreuses années. « Cela m’a permis de m’occuper de mon fils en même temps. J’ai adoré m’occuper d’enfants, de leur faire découvrir plein de choses car, déjà, j’aimais être dehors et en contact avec la nature. »
Pour cette nouvelle page professionnelle, elle a un peu hésité. Elle est allée, d’abord, tester un poste d’animatrice pour personnes âgées en EHPAD. Une carrière qui ne l’a, finalement, pas convaincue…
S’épanouir
Car, pour Muriel, il faut du sens à son travail. « À chaque fois, je m’implique beaucoup et il faut que je me sente bien. Là, je me sentais enfermée… Et puis j’ai reçu un flyer du Groupement d’employeurs départemental de Gironde (GED33). Un gros coup du hasard. Je l’ai mis de côté. Après tout, j’avais beaucoup d’a priori : la pénibilité du travail, les traitements pesticides des vignes… et puis je n’avais aucune expérience du métier. »
Mais, en octobre 2019, elle décide de tenter l’expérience par le biais des stages d’immersion proposés par Pôle Emploi : ça ne coûte rien à l’employeur et le demandeur d’emploi conserve ses droits. Muriel contacte alors Elvira Fernandes, la directrice du GED33 pour trouver une exploitation qui veuille bien l’accueillir… Un appel au mauvais moment, entre deux périodes de travaux à la vigne. Qu’à cela ne tienne « quand je veux quelque chose, je fais tout pour l’avoir. » sourit Muriel. Elle insiste et le GED33 lui trouve une exploitation « très près de l’endroit où j’habite. » Une bonne surprise pour elle. « Et je suis tombée sur des personnes très gentilles qui m’ont très bien accueillie. Bien sûr, au début, il y avait une certaine réserve. Eux aussi avaient des préjugés : une femme qui ne connaît rien au travail, plus vraiment jeune, allait-elle être fiable ? Mais à la fin de l’immersion, je suis repartie avec une caisse de vin. »
Et Muriel est conquise : les exploitants sont très à l’écoute et, physiquement, elle tient le coup… elle décide de réaliser une deuxième immersion dans une exploitation différente pour valider sa première impression. Même ressenti et un vrai bonheur d’être dehors, dans la nature. « On entend les oiseaux, on voit des lapins et parfois un chevreuil… quand il pleut ou qu’il fait froid, il suffit d’être bien équipée. C’est même indispensable. » Elle se félicite des outils « plus légers » et bien adaptés qui ménagent les articulations. Et se lance dans des exercices d’échauffement, chez elle, avant de partir travailler tous les matins, pour éviter le mal de dos. Elle qui a, au début de sa vie professionnelle, travaillé en grande surface, apprécie la différence. « Avec le GED33, je peux moduler mon temps de travail. Cela me permet de pouvoir prendre quelques jours pour aider mes beaux-parents vieillissants. Je ne suis pas en CDI, mais je n’ai pas peur de manquer de travail. Bien sûr, le salaire n’est pas haut. Mais je ne suis pas stressée et le travail est suffisamment varié pour ne pas être rébarbatif. » Und reconversion réussie, une fois les préjugés dépassés.