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Relaxe requise pour les châteaux incriminés dans l'affaire de Villeneuve-de-Blaye

Publié le: 25-03-2019

Justice Le parquet a requis la relaxe le 20 mars, à Libourne, au procès de deux châteaux bordelais qui avaient procédé en 2014 à l'épandage de fongicides près d'une école. Verdict le 30 avril.

Le parquet a requis la relaxe le 20 mars, à Libourne, au procès inédit de deux châteaux bordelais qui avaient procédé en 2014 à l'épandage de fongicides près d'une école où 28 élèves et une enseignante avaient été pris de malaises. La procureure Sandrine Ballanger a conclu son réquisitoire en soulignant qu'«il n'y a aucune certitude sur le lien de causalité entre les épandages et les malaises». «Le doute doit donc profiter aux prévenus», a-t-elle estimé avant de demander à demi-mots «plutôt une relaxe» pour les châteaux Escalette de Barbe et Castel la Rose. Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 30 avril à 13 h 30.
Les deux domaines d'appellation côtes-de-Bourg comparaissaient en tant que personnes morales pour «utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques».

Pour mémoire
Le 5 mai 2014, des élèves et une enseignante de l'école primaire du village de Villeneuve-de-Blaye ont ressenti des symptômes (maux de gorge, mal aux yeux) après un traitement fongicide passé sur les vignes voisines de l'établissement. Les produits épandus par les châteaux Castel La Rose et Escalette étaient autorisés, mais potentiellement toxiques. Un feuilleton judiciaire s'ouvrait alors en 2014. L'affaire fût classée sans suite dans un premier temps avant l'ouverture d'une information judiciaire à Libourne, en 2016. « Les moyens utilisés » lors du traitement des vignes « étaient manifestement insuffisants », avait alors estimé la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux pour motiver le renvoi en correctionnelle.
L'affaire avait provoqué une tempête médiatique. Et la publication d'un arrêté préfectoral du 23 juin 2014 « fixant les mesures destinées (distance et horaires) à préserver les établissements scolaires du risque d’exposition aux produits phytopharmaceutiques ».
De son côté, le syndicat viticole des Côtes-de-Bourg, en partenariat avec la communauté de communes, avait engagé un travail d'identification des sites « sensibles » et mis en place une charte d'engagement « de bon voisinage » ainsi que la plantation de haies arbustives. Cette charte consiste à informer et à adapter les horaires de traitement en fonction du voisinage, à limiter la dérive des produits de traitement pour que l'activité viticole perdure en harmonie avec les riverains. La première charte d'engagement a été signée à Lansac, en mai 2015.