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Visite de terrain et proposition de réunions de travail

Publié le: 26-07-2023

Agriculture Le 25 juillet, le préfet de Gironde, Etienne Guyot, a effectué une visite de terrain à Saint-Avit-Saint-Nazaire, à la demande de la FNSEA33. L’occasion de balayer tous les sujets d’actualité agricole, de la crise viticole aux usages de l’eau en passant par la main d’œuvre et l’assurance.

Le préfet, Etienne Guyot, n’avait pas encore eu l’occasion d’échanger avec les agriculteurs en dehors des réunions de crise. C’est chose faite depuis hier, mardi 25 juillet. Il s’est rendu dans l’exploitation de Guillaume Ossard, à Saint-Avit-Saint-Nazaire, à l’invitation de la FNSEA33. Une exploitation familiale viticole dont le propriétaire s’inquiète pour l’installation de son fils en ces temps de crises climatique et économique.
Mardi matin, les élus de la FNSEA33, leur président, Jean Samuel Eynard en tête, étaient là pour échanger avec le préfet. Au programme, bien entendu, la crise viticole qui a fait l’objet d’un échange nourri. La renaturation de certaines parcelles accessible à l’arrachage sanitaire pose question pour les syndicalistes. « Il faudrait que les surfaces « re-naturées » le soient à l’échelle de l’exploitation plutôt qu’à la parcelle » soulignait le secrétaire général de la FNSEA33, Serge Bergeon pour que cet arrachage soit plus incitatif.
Même inquiétude pour les nombreuses vignes en friche (qui ne seront sans doute pas toutes arrachées) et qui augmentent les difficultés sanitaires des exploitants qui en sont riverains. Le préfet proposait une « réunion ad hoc avec les services de l’État et les professionnels » pour travailler sur ces sujets sensibles.
Mildiou oblige, les syndicalistes rappelaient aussi au préfet l’importance de revoir la copie de l’assurance multi-risque agricole, et notamment sa moyenne olympique qui n’a plus vraiment de sens après plusieurs années consécutive de récoltes amputées par les aléas climatiques. Le préfet encourageait les élus à rappeler une fois encore ceci au ministre de l’Agriculture qui rencontrera, jeudi 27 juillet, les assureurs à ce sujet.
Des aléas qui restent dans tous les esprits avec cette attaque de mildiou sans précédent. Delphine Bougès, présidente du syndicat des pépiniéristes du Sud-Ouest, résumait avec force l’idée générale des agriculteurs : « pas d’interdiction sans solutions ». Car si les agriculteurs ne sont pas opposés à l’interdiction de certains produits phytosanitaires, ils n’entendent pas sacrifier le fruit de leur travail à des décisions radicales qui les conduisent dans des impasses techniques.


Eau : indispensable à la diversification
À l’heure de l’arrachage et de la diversification pour contrer la crise viticole, le syndicalisme majoritaire indiquait au préfet combien l’eau était indispensable pour une agriculture vivante. À Saint-Avit-Saint-Nazaire, au cœur du pays Foyen, Xavier de Saint-Léger au préfet : « il y a une vingtaine d’année, le secteur était beaucoup plus consommateur d’eau avec des cultures de tabac et de l’élevage… Cela serait-il accepté aujourd’hui si on réimplantait d’autres cultures et qu’on réintroduisait l’élevage ? » Et de poser la question de l’irrigation pour les parcelles qui seront arrachées pour reconversion agricole. Le préfet répondait prudemment que « les demandes seront étudiées au cas par cas ». Mais la FNSEA33 se disait « circonspecte quant à la détermination des critères déclenchant des restrictions d’eau sur certains territoires. » Sans oublier que, d’ores et déjà, « les agriculteurs sont acteurs des économies d’eau (compteurs, cahiers d’enregistrement, recherche de matériels de pointes pour préserver la ressources). » soulignait encore Xavier de Saint-Léger.


Main d’œuvre : c’est compliqué
Autre problème évoqué : la difficulté de trouver (et de conserver) de la main d’œuvre. La présidente de la commission employeur de la FNSEA33, Laurence Impériale, rappelait le « désintérêt des demandeurs d’emploi pour les métiers agricoles depuis plusieurs années. » Tout en étant consciente que « la pénurie de main d’œuvre reste liée à la capacité des exploitations à dégager une marge suffisante pour autoriser des conditions de travail et de rémunération supérieures à celles des autres secteurs d’activité. » De quoi, en attendant, favoriser l’utilisation de prestation d’entrepreneurs des territoires et l’emploi de main d’œuvre étrangère. Une solution qui n’est pas toujours aisée. Jean Samuel Eynard donnait ainsi l’exemple d’un arboriculteur qui, depuis 8 ans, emploie des saisonniers marocains qui reviennent fidèlement sur l’exploitation. Mais qui peinent à obtenir leur titre de séjour. « Ils doivent recommencer tout leur parcours administratif chaque année comme s’ils venaient pour la première fois. Et ils restent parfois à attendre leur autorisation de séjour qui dure aussi longtemps que leur contrat de travail. » regrettait-il. Ceci alors même que la FNSEA a signé une convention avec l’agence publique de l’emploi au Maroc et l’office français de l’immigration et de l’intégration dans l’optique d’une « démarche coconstruite, vertueuse et responsable. » Et pour garantir aussi aux agriculteurs « un process de recrutement collectif et sécurisé tout en garantissant aux salariés une intégration et un retour dans leur pays un cadre organisé et respectueux. » Le préfet a demandé aux syndicalistes de lui transmettre cette convention pour en déclencher la mise en place avec la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) en Gironde.
Un rendez-vous de terrain, donc, qui en appelle d’autres pour travailler en bonne intelligence sur des dossiers de fond indispensables pour conserver une agriculture vivante et productive dans le département.