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Un paysage politique européen chamboulé

Publié le: 28-05-2019

Europe Les élections européennes se sont déroulées entre le 25 et le 26 mai. Elles ont été marquées par une participation en hausse et par une modification du paysage politique, avec une perte de vitesse pour les partis traditionnels. Le Rassemblement National est arrivé en tête, suivi de près par La République en marche. Europe Écologie les Verts, en obtenant la troisième place, a créé la surprise.

50,12 % des Français se sont rendus aux urnes le dimanche 26 mai, défiant ainsi tous les sondages qui prévoyait une abstention en hausse par rapport à 2014. Ce taux de participation est un record depuis 1994 où il était de 52,76. Ce scrutin est marqué par un recul des partis politiques traditionnels, à l’image des Républicains qui obtiennent seulement 8,48 % des voix. Avec 23,3 % des voix, selon les dernières estimations, la liste du Rassemblement National, menée par Jordan Bardella, devance celle de La République en Marche qui a obtenu 22,4 % des voix.  Le parti de Marine le Pen sort donc gagnant du duel qui l’opposait au Parti présidentiel. Les programmes des deux listes s’opposent en de nombreux points et l’agriculture ne fait pas exception. Si les deux partis préconisent tous deux de préserver le budget de la PAC, le Rassemblement National plaide aussi pour la possibilité de développer des politiques agricoles nationales. Il appelle à « protéger l’excellence agricole française » en misant sur le « localisme ». LREM, ambitionne de son côté de simplifier les aides PAC et de les orienter vers des exploitations à taille humaine. Elle plaide pour une harmonisation sociale et fiscale en Europe pour donner aux entreprises et aux travailleurs les mêmes règles.  Les deux listes devancent la liste Europe Écologie les Verts, menée par Yannick Jadot, qui a obtenu 13,4  % des voix, créant ainsi la surprise au sein du paysage politique français. Côté programme agricole, les Verts français souhaitent préserver le budget de la PAC mais ils appellent à la réformer entièrement afin qu’elle de tende vers une politique agricole 100 % bio, pour EELV il s’agit aussi de renforcer la conditionnalité des aides et de supprimer les aides aux agrocarburants et aux cultures énergétiques.

Quatre agriculteurs
Les Français occuperont 74 sièges. 5 sont en « réserve » jusqu’au Brexit. Les députés rejoindront le Parlement européen après le départ des Britanniques. Le RN obtient 22 élus (+ 1 réserviste), LREM en a 21 élus (+ 2 réservistes), EELV 12 (+ 1 réserviste), le PS 5 (+ 1 réserviste). Avec respectivement 8 et 6 sièges, Les Républicains et La France Insoumise n’ont pas de siège « en réserve ». 4 agriculteurs français, nouvellement élus, siègeront au Parlement européen : Maxette Pirbakas-Grisoni (RN), ancienne présidente de la FDSEA de Guadeloupe ; Jérémy Decerle (LREM), ancien président de Jeunes agriculteurs, Irène Tolleret (LREM), viticultrice dans l’Hérault, et Benoit Biteau (EELV), agriculteur en polyculture-élevage en Charente-Maritime.

Un parlement européen morcelé
Les bons résultats des Verts en France font écho à ceux obtenus dans d’autres États européens, comme en Allemagne où ils arrivent juste derrière le camp d’Angela Merkel. La tête de liste a d’ailleurs salué une « vague verte » européenne. Les résultats de ces élections vont chambouler la composition et le fonctionnement du Parlement européen. Si le Parti populaire européen (démocrates-chrétiens et droite) et l'Alliance progressistes des socialistes et démocrates (sociaux-démocrates) restent les principales forces du parlement européen, obtiennent respectivement 181 et 148 sièges dans le nouveau Parlement. Ils perdent chacun une trentaine de siège et vont perdre de l’influence. Il leur faudra désormais compter sur deux autres groupes politiques, les écologistes, qui devraient passer de 52 à 68 membres et les libéraux (parti de LREM) qui passent de 69 à 105 membres. Les Verts remportent 70 sièges (projections) contre 52 lors de la dernière élection. Les conservateurs, souverainistes et groupes d'extrême droite, répartis en trois groupes distincts, gagnent une vingtaine de sièges : 54 pour les conservateurs et réformistes, 58 pour l'Europe de la liberté et de la démocratie directe et 59 pour l'Europe des nations et des libertés, contre 77, 42 et 36 dans le mandat précédent. Une fois le Parlement en place, il devra désigner un président. Ce dernier est élu à la majorité absolue par les députés. Ils nommeront enfin une nouvelle direction de la Commission européenne.