L'Avenir Aquitain
AA
Accueil >Politique > Quand les Jeunes agriculteurs
ja33hgille

Quand les Jeunes agriculteurs discutent de l’eau

Publié le: 24-07-2023

Environnement Le sénateur Hervé Gillé, rapporteur de la mission d’information sur la gestion durable de l’eau, a rencontré les syndicalistes le 21 juillet pour évoquer un sujet majeur : le besoin d’eau en agriculture.

L’eau est un sujet qui cristallise les passions. Le 21 juillet, Jeunes Agriculteurs et FNSEA33 ont rencontré Hervé Gillé, sénateur de la Gironde et rapporteur de la mission d’information sur la gestion durable de l’eau, pour évoquer le problème. Ils se sont retrouvés dans l’exploitation de Cédric Pointet, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Gironde, au Fieu.
Les agriculteurs ont exposé leurs craintes au sénateur : sans eau, l’agriculture n’est pas possible. « Mon exploitation dépend de l’irrigation ! » expliquait Cédric Pointet au sénateur. « L’agriculture ne choisit pas de développer l’irrigation par simple plaisir. C’est une nécessité absolue pour pérenniser le système. » soulignait-il avant d’ajouter que, parfois, « l’idéologie prend le pas sur les actions terre à terre. » Pour le sénateur, il s’agit « d’avancer ensemble. La violence est inacceptable et insupportable. » Et de revenir sur les retenues d’eau qui ont attirées à elle un rejet total alors même qu’elles avaient été autorisées par les pouvoirs publics après une enquête en bonne et due forme… C’est une réalité qu’il faut prendre en compte « La conditionnalité va se développer. Le but du jeu est de savoir comment la structurer pour négocier. En Vendée, par exemple, une bassine a été développée sur le principe « initiative publique et accompagnement public. » Ce qui n’a pas été le cas à Sainte-Soline. Prenez la main ! Ayez une réflexion collective… » Avant de préciser qu’il faut, tout de même aller vers plus de sobriété et une irrigation plus performante. Une sobriété dont les agriculteurs ont bien conscience. « Il faut travailler à une meilleur efficience de l’eau tout en maintenant les productions. » indiquait Cédric Pointet. « L’irrigation est la meilleure des assurances récoltes pour sécuriser le revenu agricole. C’est un point clef pour les zones d’élevage et pour celles dédiées à la production végétale. » avant d’ajouter que « si le prix du lait avait suivi la courbe du SMIC ces dernières décennies, le problème ne se poserait peut-être pas de la même manière. »
Contrats avec la société civile
Reste que les retenues d’eau seront nécessaires pour maintenir l’agriculture dans un contexte de changement climatique accéléré. Pour Hervé Gillé, elles ne pourront se faire qu’en « concertation avec tous les acteurs du territoire. Et avec l’engagement des producteurs sur certains enjeux environnementaux. » Un discours que les JA peuvent entendre pour peu « qu’on ne mette pas d’idéologie dans ces contrats comme c’est le cas, par exemple, pour l’obtention de certaines subventions accessibles que pour des productions sans certaines molécules. » alertait Cédric Pointet. Car du côté de l’élu, comme de celui des agriculteurs, le respect de l’état de droit est cardinal. « les choses peuvent se faire dans les règles. Mais aujourd’hui, on se retrouve face à des associations fondées par trois personnes et qui arrêtent des projets devant la justice. Cela fait peur et ça freine tout ce qui est nécessaire pour que l’agriculture évolue. »