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Les Girondins rencontrent le ministre de l’Agriculture

Publié le: 04-08-2022

Crise Le 3 août, une délégation girondine d’élus et de représentants du monde agricole ont rencontré Marc Fesneau à Paris pour discuter avec lui des solutions à apporter aux agriculteurs touchés par les crises climatiques et économique.

L’heure est grave pour l’agriculture girondine. Le 3 août, une délégation des organisations professionnelles agricoles a rencontré le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, à Paris.
Bernard Farges, viticulteur et Jean-Pierre Durant, négociant, pour le CIVB, Jean-Marie Garde pour la FGVB, Jean-Louis Dubourg, président de la chambre d’agriculture de la Gironde, Régis Falxa, pour la fédération des Vignerons indépendants, Stéphane Gabard pour l’ODG Bordeaux, Vincent Bougès pour les JA33, Laurence Impériale et Sandrine Letourneau, deux viticultrices grêlées en juin et Jean Samuel Eynard pour la FNSEA33 représentaient le monde agricole. Nathalie Delattre, sénatrice, Sophie Mette, Florent Boudie et Pascal Lavergne élus départementaux était venus épauler cette délégation. Une rencontre organisée par Bernard Farges et Nathalie Delattre.

Aléas et solutions
Au programme de cette réunion, l’assurance aléas climatique pour 2023, le remboursement des PGE, la prévention des aléas climatiques, la création d’un fonds d’urgence et l’arrachage.
Concernant l’assurance aléas climatique, Marc Fesneau, ministre de L’agriculture est conscient de l’urgence. Une rencontre multi-filière est d’ailleurs prévue le 17 août au niveau national. Son intention est d’avancer très vite pour trouver une solution à mettre en place pour la prochaine campagne. Reste à voir comment il est possible juridiquement d’appliquer la proposition de la filière d’écarter les années de sinistre dans la moyenne olympique.
Vu les difficultés financières traversées par de très nombreux viticulteurs suite aux aléas climatiques et économiques à répétition, le ministre s’est engagé à discuter avec le ministère de l’Économie pour voir « comment faire pour que ces viticulteurs puissent amortir leur PGE sur dix ans sans passer par le médiateur du crédit et dans l’intervalle, demander aux banques de faire preuve de souplesse ou de prendre le relais. »
Les Girondins ont ensuite alerté le ministre sur la couverture insuffisante du département en dispositif anti-grêle, notamment sur la métropole. Les parlementaires ont proposé d’inciter fortement les communes et intercommunalités à financer le réseau qui, aujourd’hui, n’est financé que par le Conseil départemental et les viticulteurs, voire de légiférer pour le leur imposer, si elles tergiversent. Le ministre est favorable à l’idée de mettre en place un groupe d’expertise pour évaluer l’efficacité de ce système de lutte contre la grêle. Jean Samuel Eynard a également indiqué que les aléas ne s’arrêtaient pas au gel et à la grêle. En cette période de sécheresse, l’accès à l’eau est plus que jamais d’actualité. « Sans accès à l’eau, il est illusoire d’imaginer la reconversion d’une partie du vignoble vers d’autres cultures, voire de poursuivre certaines productions. » Jean-Louis Dubourg a, quant à lui, alerté le Ministre sur la situation de certains éleveurs bovins girondins, dont les élevages ont été victimes de la tuberculose bovine et qui restent dans l’attente du versement définitif des indemnités. 

Création d’un fonds d’urgence
Afin d’aider les entreprises les plus en difficulté, après les épisodes de grêle 2022, le ministre a demandé l’arbitrage de la Première Ministre à la sortie de la rencontre avec les Girondins. Il a signé, le jour même, une circulaire qui élargit le fonds d’urgence gel 2022 à l’aléa grêle 2022, en l'abondant de « 40 millions d’euros ». L’indemnisation au titre de ce fonds est plafonnée à 5 000 euros par exploitation touchée par la grêle lors des violents orages de mai et juin. Ce plafond « pourra être relevé dans le cas des situations les plus extrêmes, dans la limite du plafond des minimis [20 000 euros] ».

L’arrachage
Les élus départementaux et les représentants des organisations professionnelles ont parlé d’une même voix concernant l’arrachage. Le ministre a bien compris le besoin et a indiqué sentir « monter la colère et le désespoir. » Il va faire expertiser la faisabilité de cet arrachage par le service juridique du ministère et a promis de revenir vers les représentants girondins à la rentrée. À l’issue de la réunion, Jean Samuel Eynard a déclaré : « la rencontre a bien fait avancer le dossier. Nous allons continuer le travail car la partie n’est pas encore gagnée ».