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Le monde coopératif est un acteur majeur

Publié le: 30-05-2023

Coopération La Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine a tenu son assemblée générale à Gradignan, le 26 mai. Au programme : transition écologique et souveraineté alimentaire

L’assemblée générale de La Coopération Agricole Nouvelle-Aquitaine (LCANA) s’est tenue vendredi 26 mai dans les locaux de Bordeaux Sciences Agro, à Gradignan. L’occasion de rappeler qu’avec 250 coopératives, la Coopération agricole est le premier employeur des territoires ruraux (28 000 salariés en Nouvelle-Aquitaine). Denis Baro, son président, aime le rappeler : « la coopérative, c’est une entreprise qui appartient à ses adhérents, avec comme base un homme une voix. C’est la primauté de l’homme sur le capital. »
Après l’accueil par la Directrice des lieux, Sabine Brun-Ragel, et la présentation générale par Denis Baro, Philippe Sommer, délégué régional, a présenté les différents grands travaux menés par la Coopération agricole en 2022. Le pacte bio Nouvelle-Aquitaine, en premier lieu, puis le dossier RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Vincent Drevet, chargé de mission, a par la suite présenté le projet de transition agroécologique Neocoop, ouvert jusqu’au 2 juin. Un autre dossier a été évoqué, celui effectué dans la filière viticole, auprès des jeunes, notamment grâce à des groupes sur les réseaux sociaux. Par la suite, Florence Benevelli, conseillère sécurité, est venue présenter les actions autour du transport des marchandises dangereuses. Caroline Benyettou a fait un zoom sur les créations de coopératives agricoles et a précisé les raisons de ce choix : améliorer la compétitivité de son exploitation grâce à la mutualisation de moyens humains, techniques et financiers, assurer la pérennité des activités économiques et de l’outil commun (« impartageabilité » des réserves et modalités spécifiques de fonctionnement). Autre intérêt, le fonctionnement démocratique. Enfin, a été évoqué le déménagement des bureaux pour un espace de 240 m2 avec un bureau libre (avis aux amateurs), qui se fera mi-juillet 2023 à Pessac, à 400 m des locaux actuels. Quatre députés étaient présents dans la salle : Hélène Laporte, député RN du Lot-et-Garonne, Florent Boudié, député Renaissance de Gironde, Edwige Diaz, député RN de la Gironde, et Pascal Lecamp, député Modem de la Vienne.

Injonctions contradictoires
Denis Baro l’a affirmé lors de ses conclusions, juste avant la table ronde sur la souveraineté alimentaire : « Nous sommes parfois soumis à des injonctions contradictoires, avec un sentiment que quoi que nous fassions, cela ne va jamais. Nous avons pourtant changé nos modes de production. Nous sommes ouverts aux nouvelles pratiques, et nous acceptons le changement. Mais il faut du temps. Une exploitation vit sur un temps long. Nous sommes quelquefois malmenés […] La qualité des produits français est exemplaire. Nous allons toujours vers plus de qualité, avec des certifications bio, et autres labels. Mais le consommateur ne suit pas. Nous avons assisté en 2022 à un retournement de la consommation en bio. » Lors de la table ronde sur la sécurité alimentaire, Patrick Grizou, président de Terres du Sud et administrateur LCANA était sur la même ligne : « Nous multiplions la qualité, comme les appellations AOC et IGP, mais les poulets, fortement consommés en France, sont surtout des poulets standards. » Denis Baro n’hésitait pas à parler de schizophrénie. « Si l’économique va bien sur une exploitation, alors nous pourrons parler de changement et de RSE. Mais pour que l’économique aille bien, il faut peut-être que les médias et les politiques arrêtent de considérer que l’alimentation doit être bon marché. La part dans le budget des ménages du coût alimentaire est passé en quelques années de 5% à 13 %. »
Autre sujet évoqué lors la table ronde, l’eau. Dans ce dossier complexe et très sensible, il est apparu que la confiance entre l’agence eau Adour Garonne et la Coopération était entière. L’autre message, porté par Pascal Lecamp, député de la Vienne, tout proche de Saint-Soline, était celui de l’apaisement : « Il faut arrêter d’appeler 3 500 CRS. Il faut passer de la guerre de l’eau à la paix de l’eau, avec un dialogue autour des ressources. Il faut trouver des moyens de vivre ensemble. »
Naïs Capdepon