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La FNPL en phase avec les attentes sociétales

Publié le: 16-03-2020

Filière Réunis en Congrès à Cherbourg, les 11 et 12 mars, les producteurs de lait de la FNPL souhaitent s’inscrire dans les nouvelles orientations de la prochaine PAC et ce d’autant plus que la majorité des élevages français répondent déjà aux critères qui seront exigés.

Le congrès de la Fédération national des producteurs de lait (FNPL) qui s’est tenu à Cherbourg les 11 et 12 mars, s’est voulu résolument tourné vers l’avenir. Plus de 300 producteurs de lait ont exprimé leur volonté de s’inscrire dans une stratégie susceptible de répondre aux enjeux sociétaux tout en faisant de la rémunération des éleveurs une priorité. A l’aube de la prochaine PAC qui sera nécessairement plus verte, les décisions qui seront prises impacteront nécessairement les élevages laitiers. Le Green Deal ou Pacte vert initié par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, préconise de consacrer 40 % des crédits de la PAC à des actions en faveur de l’environnement. On ne le dit pas suffisamment, la ferme laitière française où la majorité des vaches est au pâturage est vertueuse pour l’environnement. Ainsi que la souligné le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil, « son modèle de polyculture élevage est à mettre en avant dans le plan stratégique national ». L’allocution vidéo du ministre Didier Guillaume qui n’a pu se rendre à Cherbourg à cause de la crise sanitaire du coronavirus a confirmé que « le modèle de polyculture-élevage reste pertinent au regard des enjeux futurs ». D’ailleurs, La FNPL est montrée en exemple par les autorité de Bruxelles, pour sa capacité à mettre en place une stratégie carbone cohérente pour l’environnement mais aussi pour le revenu des producteurs. Grâce à la capacité des prairies à stocker le carbone dans le sol, les éleveurs sont en mesure de mettre sur le marché des crédits carbone que d’autres secteurs ne sont pas en mesure d’économiser. A ce titre Samuel Vandaele, le président des Jeunes Agriculteurs, a annoncé lors de son intervention devant le congrès de la FNPL la candidature des JA pour rejoindre France Carbone Agri Association, fondée par les quatre associations syndicales de ruminants de la FNSEA (les Fédérations bovine, ovine, des producteurs de lait et de chèvre) pour organiser le marché du carbone entre les offreurs et les demandeurs.

Attractivité du métier
Néanmoins, pour assurer la continuité d’un modèle d’exploitation vertueux, le défi majeur de la production laitière est aujourd’hui d’assurer le renouvellement des générations. En effet, un éleveur sur deux va partir à la retraite dans les dix ans qui viennent. Si Didier Guillaume se veut confiant au vu du nombres d’élèves inscrits dans les lycées agricoles, la FNPL prévient que le véritable enjeu est devenu l’acceptabilité du métier qui passe par un revenu décent, donc des prix attractifs, mais aussi par un allègement des contraintes et de la pénibilité. Bien-être animal, préservation de l’environnement, entretien des territoires et biodiversité sont des externalités positives, crées par l’activité laitière. Elles sont souhaitées par la société. La FNPL demande à ce qu’elles soient valorisées. La durabilité du métier est aussi un élément fondamental pour le renouvellement des générations. Le modèle d’exploitation de demain passera par la diversification des modes de commercialisation, le développement du bio et des circuits courts…. Pour maitriser son développement et ses débouchés, l’éleveur doit pourvoir compter sur la flexibilité des organisations de producteurs (OP). La FNPL défend une adaptation de la réglementation en vigueur supprimant l’obligation d’apport total comme condition d’obtention de l’agrément des OP. Message reçu par le ministre de l’Agriculture qui a assuré que « si quelques sujets administratifs restent à traiter dans les prochains jours, (...) il a entendu les producteurs de lait ». Des rendez-vous sont d’ores et déjà prévus pour concrétiser cet engagement. De la même façon, et Thierry Roquefeuil l’a rappelé dans son allocution, la FNPL demande que les coopératives laitières soient plus allantes dans l’application de la loi Egalim, en intégrant l’indicateur des coûts de production pour la fixation du prix du lait.