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Aléas climatiques : la préfète à la vigne

Publié le: 07-05-2021

Gel La préfète de la Gironde a présenté les aides du plan de relance sur le terrain, au Pian-Médoc, sur les terres du château Sénéjac.

Préfète, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt et président de la Chambre d’agriculture étaient sur le terrain, le 22 avril, pour présenter les mesures du plan de relance en faveur des équipements de lutte contre le gel. Au château Sénéjac, Fabien Fort, directeur de l’exploitation, leur a montré les différentes solutions mises en place pour limiter les effets du gel.
Fabienne Buccio, préfète de la Gironde, apprécie les vignes. Elle a écouté avec attention le directeur de l’exploitation expliquer les avantages comparés des bougies, des éoliennes et autres protections électriques face à des épisodes de gel de plus en plus fréquents. Le château Sénéjac s’était équipé d’une première éolienne en 2000. La deuxième tour a été installée en 2019. Il a également travaillé sur l’implantation de haies pour limiter la remontée d’air froid. Au 22 avril, le château avait enregistré huit nuits de gel.

Un plan d’actualité
La préfète soulignait toute l’actualité de ce volet du plan de relance dont a bénéficié le château Sénéjac cette année. Et Fabien Fort, le directeur de l’exploitation abondait en ce sens. « En 2017, on a perdu toute la récolte à cause du gel. Les propriétaires ont décidé d’un plan d’action qui comprend l’achat d’une tour antigel par an. Cela répond à nos problématiques. Nous avons enregistré - 3,5°C les 7 et 8 avril. Et les résultats sont très satisfaisants : nous n’avons pas de dégâts sur les 4 hectares protégés par les tours. » L’exploitation a rempli un dossier d’aide dès le 4 janvier 2021. Et attend la validation de FranceAgriMer. « Merci à l’État pour ce plan d’aide. J’espère qu’il sera pérennisé car ces équipements sont très onéreux et il va falloir plusieurs années pour pouvoir protéger toute l’exploitation. »
Jean-Louis Dubourg, président de la Chambre d'agriculture de la Gironde, rappelait le soutien que la Chambre pouvait apporter en ce sens aux agriculteurs. Il soulignait également le travail d’expérimentation mené avec d’autres organismes de recherche « pour modifier les pratiques contre le gel en viticulture et dans les autres filières. » Et trouver des solutions nouvelles face à ces aléas qui se multiplient avec le changement climatique « au plus près du terrain ».
Une recherche partagée par la préfète. « La puissance publique doit savoir répondre à cette attente des agriculteurs. Mais les agriculteurs doivent franchir le pas et changer de méthodes avec l’aide des organisations professionnelles agricoles. » Et de rappeler que le « plan de relance est très large avec 1,20 milliard d’euros dédiée au niveau national pour la transition de l’agriculture et de la forêt. »
Après les épisodes de gel du mois d’avril, l’enveloppe dédiée au matériel de lutte contre le changement climatique a été doublée. Elle est passée de 70 à 140 millions d’euros au niveau national.
Philippe de Guenin, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, expliquait que la région Nouvelle-Aquitaine « première région agricole de France a consommé 28,5 millions d’euros sur l’enveloppe dédiée à l’aide pour des matériels performants. 2 240 exploitations ont déposé un dossier. » Il rappelait que les agriculteurs touchés par le gel pourront bénéficier de différentes mesures : « année blanche pour les cotisations sociales, prêts garantis par l’État, activité partielle, dégrèvement de la taxe foncière sur le non-bâti. » il complétait avec le soutien exceptionnel aux viticulteurs annoncé par le Premier ministre. Les aides à l’équipement contre les aléas climatiques prennent en charge 40 % de l’investissement avec des projets d’au moins 2 000 euros avec un plafond de 40 000 euros. « Fin janvier 2021, on a dénombré plus de 600 dossiers pour 6,1 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine. Les agriculteurs doivent se saisir de ces aides. On ne laisse personne au bord du chemin. Il s’agit de saisir les opportunités pour surmonter les difficultés. »
Au-delà des risques climatiques, le plan de relance proposait aussi un volet pour un équipement plus respectueux de l’environnement dont l’enveloppe a été consommée en trois semaines. À la demande des OPA, la préfète a écrit au ministre pour obtenir une enveloppe supplémentaire. Pour Jean-Louis Dubourg, « Cela prouve que les agriculteurs sont prêts à passer à l’action. »