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Agro smart campus : pour avancer ensemble

Publié le: 28-03-2023

Innovation Le 23 mars, au lycée agriviticole de Blanquefort, la deuxième phase de l'Agro smart campus a été lancée. Au programme : connecter la recherche à l'éducation pour préparer le monde de demain.

L'amphithéâtre du lycée agroviticole de Blanquefort était comble le jeudi 23 mars, comme les canaux de la visioconférence qui accueillait les établissements régionaux qui n'avaient pas fait le déplacement en Gironde. Au programme : le lancement de la deuxième phase de l'Agro smart campus… Un "raccourci" entre la science et l'enseignement agricole. Philippe de Guénin, directeur régional de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt (DRAAF) de Nouvelle-Aquitaine résumait le concept simplement : « c'est le travail réalisé en commun pour trouver des solutions. » En ouverture de cette session, il saluait « le travail qui est fait par la Région. » Région qui, du temps de la seule Aquitaine, avait initié « ce réseau Agro Smart Campus avec pour ambition de créer une communauté interactive régionale autour d’expérimentations et de partage de connaissances afin d’accélérer la transition agroécologique. » Une volonté politique qui s'inscrit dans le cadre de la feuille de route Neo Terra. Alain Rousset, soulignait le « tropisme régional à l'égard de la recherche. Depuis une dizaine d'années, nous mobilisons plus de 400 scientifiques dont un ancien du GIEC pour travailler autour du réchauffement climatique et de la résilience. Pourquoi un travail au niveau régional ? On n'arrête pas les vents aux frontières… pourtant c'est au niveau territorial qu'il y aura des solutions ! » Et de s'émouvoir du fait qu'il « reste encore des climatosceptiques en France… » Avant d'évoquer le thème de la journée : l'agroécologie.

Fermes modèles
« Les fermes des lycées agricoles doivent devenir un modèle de l'agroécologie. ça demande beaucoup d'investissements. » indiquait-il en même temps que ses négociations avec le ministère de l'Agriculture pour boucler les budgets. Une question essentielle car « Vous ferez l'agriculture de demain » interpellait-il les jeunes présents. Olivier Lavialle, qui représentait l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), se félicitait de la la place de l'institut dans le monde : « premier organisme de recherche mondial, premier organisme de recherche sur les pesticides en Europe… Tout ça, c'est bien, mais nos recherches "à finalité", nous avons besoin de les transfèrer. De "faire système" » C'est toute l'ambition d'Agro smart campus : créer un réseau pour partager les problématiques, les expériences, les expérimentations. Une idée qui séduit aussi la chambre d'agriculture régionale de Nouvelle-Aquitaine inscrite dans le projet cette année « pour faire progresser l'évolution des pratiques des professionnels et des futurs professionnels de l'agriculture.  » Sabine Brun-Rageul, la directrice de Bordeaux Sciences Agro, soulignait que le concept « a fait des émules, à Montpellier, à Rennes, en Bourgogne. C'est bien, ç a crée du réseau ! La question de la crise des vocations est aussi à prendre en compte : on manque de chercheurs. L'agriculture est confrontée aux problèmes dus au changement climatique et elle est, en même temps, la solution. On a besoin de jeunes motivés. Quand vous êtes dans un lycée agricole, vous pouvez être ambitieux et devenir ingénieur agronome. »

Fil rouge
Gilles Bœuf, éminent biologiste, ancien président du Museum national d'histoire naturelle et élu régional, sera le fil rouge d'Agro smart campus. Un fil rouge qui n'y va pas par quatre chemins : « La science n'est pas une opinion ! L'écologie est la science des relations de tous les êtres vivants. Il n'y aura pas d'agriculture sans écologie. L'humain n'est pas tout seul. On ne peut pas vivre sans la coopération du vivant. L'agriculture nourrissait 2 milliards d'être humains en 1941. Elle en nourri 8 milliards aujourd'hui. Soyez fiers de ce que vous faites. Mais on ne peut pas faire de nourriture avec des tueurs de vie. […] Sans levures, il n'y pas de pain, pas de vin, pas de fromage et donc pas de Français ! Réfléchissions à ce que l'on fait. L'enemi, ce n'est pas le poulet ou la vache. C'est la démesure. » Reste à s'adapter pour vivre et à coopérer pour y arriver. Un vaste programme pour Agro Smart Campus.