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Les semis de printemps réduisent la baisse des surfaces céréalières

Publié le: 20-05-2020

Grandes cultures La baisse des surfaces françaises de céréales à paille est confirmée par les experts du ministère de l’Agriculture, le blé, notamment perdant 8 % de sa superficie en 5 ans. Heureusement, l’orge de printemps et le maïs limitent les dégâts. Et si l’aire de colza se réduit, le tournesol fait un beau retour.

Les nouvelles estimations d’emblavements en grandes cultures, au 1er mai, communiquées par le ministère de l’Agriculture, portent à 7,49 Mha (millions d’hectares) la surface de céréales à paille dans l’hexagone, contre 7,28 Mha estimés le mois dernier. Mais le retard reste conséquent (-4%)  par rapport à l’actuelle campagne dont la récolte s’était établie sur 7,61 Mha. A l’origine de ce recul, le blé tendre dont la surface est confirmée en baisse sensible sur l’an dernier, avec 4,62 Mha, soit un recul de 7,5 % et de 8 % sur la moyenne quinquennale. En revanche, l’orge confirme en 2020 une belle et sensible progression : la surface pour la prochaine récolte couvrirait 2 Mha, : + 3,9 % sur l’an dernier et de 7,8 % sur la moyenne quinquennale. Il faut souligner la part prise par l’orge de printemps dans ce dynamisme, avec 717 000 ha, une hausse de 12,2 % sur un an et de 43 % sur la moyenne des cinq dernières années. Les difficultés de semis de céréales d’hiver ont beaucoup contribué à cette avancée de l’orge de printemps. Après des prévisions et des estimations très mouvantes, les observateurs du ministère concluent à un recul très modéré du blé dur, -2,4 %, mais avec de gros retrait dans les régions dites traditionnelles, du Midi.

Belle progression du maïs
Si les céréales à paille peinent à assurer leurs surfaces, le maïs, par contre affiche, avec 1,67 Mha (dont 72 000 de semence) une progression de 10,5 % sur 2019 et de 12,1 % sur la moyenne 2015/2019. Le ministère de l’Agriculture souligne cependant que cette hausse trouve aussi son origine dans les difficultés de semis des céréales et de colza d’hiver. Un colza dont la note du ministère révise en hausse de quelques milliers d’hectares la superficie, à 1,08 Mha, le retard sur un an restant de 1,8 % et de 24,3 % sur la dernière moyenne quinquennale. La sole de tournesol est annoncée à 690 000 ha, belle progression de 14 % sur un an et de 18,9 %, sur cinq ans. La sole de protéagineux est encore légèrement rehaussée, à 276 000 ha (dont 198 000 de pois), soit + 14 % sur 2019. Le recul de la surface betteravière de l’ordre de 5 % sur 2019 et de 4 % sur les cinq dernières années est confirmée. La progression de l’aire de culture de la pomme de terre de consommation marquerait le pas, mais avec 154 000 ha, elle n’en constituerait pas moins un nouveau record.

Blé dur : coup de frein à la baisse des surfaces
La culture du blé dur a connu, ces dernières années bien des turbulences. Elle couvrait en 2010, quelque 500 000 hectares, mais s’est dégradée au fil des ans pour des raisons économiques, climatiques, techniques, pour tomber à 290 000 ha en 2014. Les efforts de relance par la filière, ont permis une reprise des emblavements en 2015, puis en 2016 où l’aire de culture est remontée à 400 000 ha avant de subir deux mauvaises campagnes (récolte et marché). Conséquence : la superficie est retombée à son plus bas niveau depuis dix ans, à 246 000 ha l’an dernier. Pour la récolte 2020, les estimations au début de cette année, allaient, jusqu’à envisager une baisse de 25 %,  une telle chute aurait sonné le glas de cette production. Heureusement, si la récolte 2019 n’a pas été copieuse elle a été de qualité et a trouvé des bons débouchés à l’exportation (vers notre voisin italien). Les prix se sont bien tenus et beaucoup de producteurs ont repris confiance dans cette culture, rattrapant les surfaces abandonnées l’année précédente. Ainsi, le ministère de l’Agriculture limite la baisse, cette année, à - 2,4 %, avec 240 000 ha. Arvalis-Institut du végétal, constate pour sa part, une stabilisation à 249 000 ha, avec des orientations différentes selon les bassins de production ; la dégradation se poursuivrait dans le Sud-Est (Paca, Languedoc-Roussillon ) – 5 % avec 40 000 ha, elle se stabiliserait dans le Sud-Ouest, 77 000 ha, baisserait de 10 % dans le bassin Ouest-Océan, avec 48 000 ha et progresserait de 10 % dans le Centre, 73 000 ha.