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La Nouvelle-Aquitaine à la baisse

Publié le: 12-07-2018

Agriculture Agreste, l'institut national de la statistique agricole a publié, le 5 juillet, les résultats provisoires des comptes de l'agriculture. La Nouvelle-Aquitaine, contrairement à la majorité des régions, accuse une baisse de sa valeur ajoutée. Celle-ci est essentiellement due aux mauvaises conditions climatiques qui ont lourdement impacté la viticulture.

D’après les comptes provisoires, à l’inverse de la majorité des régions, la Nouvelle-Aquitaine enregistre une diminution sur un an de la valeur ajoutée de l’agriculture en 2017 (- 17 %) mais aussi par rapport à la moyenne triennale 2014-2015-2016. Cette baisse est principalement due à la chute de la valeur de la production des vins d’appellation liée aux conditions climatiques, avec une récolte quasiment divisée par deux dans la région. La valeur des grandes cultures augmente par rapport à 2016, année atypique avec des résultats exceptionnellement bas, mais diminue par rapport à la moyenne triennale. Le poste fruits et légumes baisse également par rapport à 2016. La valeur des production animales, à l’inverse des autres régions, diminue malgré une hausse du poste « lait et produits laitiers ». La Nouvelle-Aquitaine a été impactée par la grippe aviaire et enregistre ainsi une nouvelle baisse de la valeur du poste « volailles et œufs ». Les consommations intermédiaires continuent de se rétracter.

Et ailleurs
En 2017, la production agricole en valeur augmente globalement dans une majorité de régions à l'exception des régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, PACA et Corse. Les régions à dominante grande culture de la moitié nord de la France (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire et BourgogneFranche-Comté) enregistrent les évolutions les plus fortes en lien avec une augmentation très importante de la récolte de céréales après les résultats exceptionnellement bas de 2016.
Dans les régions viticoles, des conditions climatiques défavorables ont causé de fortes baisses des volumes récoltés dans certains bassins que ne compensent pas des prix en hausse. La région Nouvelle-Aquitaine est la plus impactée avec une récolte quasiment divisée par deux. Seule la région Bourgogne-Franche-Comté et de manière moins marquée les Pays-de-la-Loire connaissent une année viticole favorable.
Avec un printemps précoce et bien ensoleillé et malgré des gelées tardives, la production de fruits est en hausse en 2017, tant en volume qu'en prix dans les régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Corse et Occitanie. La production fruitière est en revanche en recul en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes. La baisse de la production de légumes concerne toutes les régions productrices à l'exception de la Nouvelle-Aquitaine.
La production animale augmente en valeur, à l'exception de la Corse et de la Nouvelle-Aquitaine. La hausse des prix tire la production vers le haut alors que les volumes baissent presque partout, sauf dans le Grand-Est, la Bretagne et les Hauts-de-France. La santé de la filière lait s'améliore avec des prix sensiblement supérieurs et des volumes en légère hausse. La production d’œufs augmente fortement mais la filière avicole a du faire face à une nouvelle crise sanitaire avec le deuxième épisode de grippe aviaire.

Baisse des intrants
Les consommations intermédiaires diminuent en valeur dans la quasi-totalité des régions françaises. La baisse des coûts de l'alimentation animale et des engrais contribue principalement à l'allègement de la facture. La plupart des intrants enregistrent une baisse de leurs prix à l'exception notable du poste énergie. La poursuite de la convergence des aides directes, amorcée en 2015, contribue à la redistribution des aides entre les régions. Ainsi, les régions à dominante céréalière de la moitié Nord Nord/Ouest de la France voient reculer leurs subventions au profit des régions plus méridionales (PACA, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine) dans un contexte de repli de l'enveloppe totale.
En 2017, l'enveloppe allouée au paiement redistributif, favorisant les régions de petites exploitations, reste stable à 10 % de l'enveloppe des aides du 1er pilier de la PAC. La valeur ajoutée brute au coût des facteurs (calculée comme la somme de la valeur ajoutée et des subventions d'exploitations, déduction faite des impôts à la production), rapportée au nombre d'actifs, augmente, parfois très fortement, dans une majorité de régions en 2017. Les évolutions entre 2016 et 2017 sont, le plus souvent, inverses de celles observées entre 2015 et 2016, l'année 2016 ayant été très difficile pour les régions céréalières et de grandes cultures du Nord de la France. Mesurées entre 2015 et 2017, les évolutions sont beaucoup plus modérées et moins contrastées entre régions. Seule la Bretagne se distingue par une hausse soutenue de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs sur deux ans.