L'Avenir Aquitain
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conjoncture

Situations contrastées pour l'agriculture girondine

Récoltes Selon la note de novembre d'Agreste, l'agriculture aquitaine connaît quelques remous, mais peut tirer son épingle du jeu.

Agreste, le service statistique du ministère de l'agriculture a publié sa note de conjoncture de novembre pour l'Aquitaine.
Et l'état de l'agriculture est comme la météo : variable…
En effet, 2014 est une année très contrastée : un hiver perturbé suivi d’un printemps doux, puis d’un été très humide et d’un début d’automne particulièrement doux. Cela a occasionné des semis de céréales retardés, mais a favorisé le rendement du maïs. Ces productions qui s’annoncent élevées en particulier pour le maïs ne compenseront pas la chute des cours.

Des fourrages plus réguliers
En Aquitaine, la production de fourrage pour cette année 2014 présente des différences, beaucoup moins marquées cependant qu’en 2013, entre les départements de la région. En Dordogne, Gironde, Landes et Lot-et- Garonne, on enregistre des rendements supérieurs à la moyenne. La qualité est également au rendez-vous.

Fruits : plus de kiwis et de pruneaux
Côté fruits, l’année 2014 sera marquée par une situation très hétérogène d’une production à une autre. La pomme enregistre une importante alternance de la production. Le kiwi, en 2014, annonce des volumes prometteurs. Grâce à de meilleurs rendements, entre 30 000 et 35 000 tonnes de pruneau devraient être produites en Aquitaine. Deuxième verger d’Aquitaine après la prune à pruneau en terme de surface, la noix voit sa production progresser par rapport à 2013, mais demeure encore faible.

La carotte en repli
Côté légumes, pour la carotte d’Aquitaine -la majorité de la production nationale-, les superficies comme les rendements sont en repli sur la région. Pour le melon et la fraise, la campagne demeure hétérogène, la laitue continue de souffrir. Pour la tomate, on note une progression des volumes malgré un assolement en retrait.

La vigne se relève
La très petite récolte viticole de 2013 a impacté fortement le revenu des viticulteurs. En 2014, si la commercialisation chute moins que la vendange, c’est en grande partie dû à un effet de déstockage. Les viticulteurs ont puisé dans leur stock, compensant en partie la perte de disponible. En 2014, le potentiel de récolte s’annonce quantitativement moyen, mais la météo favorable de l’arrière saison permet d’espérer un millésime qualitativement élevé.

La volaille en tête
Les abattages de volailles et palmipèdes restent en hausse par rapport à 2013. Ce secteur dégage une valeur de production supérieure à celle du reste de l’élevage. L’activité d’abattage sur l’ensemble de l’Aquitaine est stable (+ 0,2 % en tête et + 0,7 % en tonne) par rapport à 2013. Le nombre de bovins abattus est sensiblement en hausse + 0,5 %, avec une baisse des tonnages de - 1,8 %, principalement liée à une baisse de poids dans la catégorie veaux de 12 mois. Les abattages de porcs sont en progression, tant en tête qu’en volume (+ 1,6 % et + 2,1 %), tendance opposée à celle du marché français. Les abattages d’ovins sont en repli (- 2,2 %) en tête, mais plus encore en volume (- 7 %). En Aquitaine, la baisse des abattages n’est pas aussi significative qu’au plan national, en raison d’une forte dynamique et de cours porteurs sur les produits de qualité reconnus. En 2014, les livraisons régionales de lait continuent de se replier.
Côté économie, après une hausse légère en début d’année 2013, les prix d’achat des intrants repartent à la baisse. Le commerce extérieur suite à une moindre valorisation céréalière et viticole à l’export se replie.

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Les stocks au plus bas

Viticulture Des surfaces en léger repli et une vendange de qualité

Au niveau régional, les surfaces en production reculent de 4 %, de près de 8 % dans les Landes, 3 % en Dordogne et en Gironde, 2 % en Lot-et-Garonne. Par contre, elles progressent de 2 % dans les Pyrénées-Atlantiques.
L’hiver a été doux et humide, ce qui a entraîné une végétation en avance. Le printemps beau qui a suivi, surtout en juin, a permis une très bonne floraison qui laisser présager une très grosse récolte. L’été a été pourri et la véraison a pris du retard. Il y a eu une forte pression du mildiou et du botrytis, avec comme particularité de cette campagne la présence de pourriture acide. L’été indien qui a suivi en septembre et octobre a amené un taux important de flétrissement des grappes amputant ainsi le potentiel de récolte. Mais la vendange reste de qualité avec une très bonne maturité, avec des pépins bien murs, critère important pour la production de vins rouges. Dans les chais, les fermentations se sont bien déroulées avec une vendange facile à vinifier. Les blancs et rosés sont très aromatisés et les rouges très fruités.

Des stocks au plus bas fin juillet
La campagne de commercialisation 2013/2014 s’est terminée sur des stocks au plus bas dans toute la région. Les prévisions optimistes pour la vendange 2014 devraient permettre d’en reconstituer une bonne partie.
En Gironde, à fin juillet 2014, les volumes enregistrés pour les contrats vrac n’ont jamais été aussi faibles depuis dix ans (- 11 % sur la campagne). Les cours, eux sur la même période, sont en hausse. Les cours moyens des Bordeaux rouges vrac passent de 1 033 €/tonneau en 2012/2013 à 1 296 €/tonneau en 2013/2014 (+ 25 %) et ceux des Bordeaux blancs secs de 1 042 € à 1 162 €/tonneau sur la même période. Les sorties de chais elles aussi continuent à reculer par manque de disponible (- 8 % sur les 12 derniers mois). Les exportations suivent la même tendance (- 6 % en volume sur les 12 derniers mois et - 14 % en valeur).

Les cours restent fermes
En Gironde, à fin octobre 2014, en cumul sur les trois premiers mois de campagne, les volumes enregistrés pour les contrats vrac sont en très fort repli (- 50 %). Les cours, eux sur la même période restent fermes. Les cours moyens des Bordeaux rouges vrac passent de 1 175 €/ tonneau en 2013/2014 à 1 216 €/tonneau en 2014/2015 et ceux des Bordeaux blancs secs de 1 116 €/tonneau à 1 131 €/tonneau sur la même période. Les sorties de chais, elles aussi, continuent à reculer par manque de disponible (- 8 % sur la campagne). Les exportations suivent la même tendance (- 8 % en volume sur la campagne et - 18 % en valeur).

Des exportations en baisse
A fin avril 2014, en cumul mobile sur 12 mois, les exporta- tions de vins de Bordeaux enregistrent une baisse de 5 % en volume (stables vers l’Union européenne mais - 12 % vers le reste du monde) et en valeur (- 12 % vers l’Union européenne, et - 5% vers le reste du monde). Mais elles restent en progression de 6% pour les volumes vers le Royaume-Uni, elles sont en retrait vers l’Allemagne (- 4 %). Mais vers ces deux destinations, en valeur, les baisses sont respectivement de 35 % et 6 %. Elles continuent de décroître vers la Chine en volume (- 19 %), accompagnées par un repli de la valeur de 4 %. Vers les Etats-Unis, la baisse est de 2 % en volume et de 11 % en valeur.

Contrairement au cumul mobile de fin mars ou la baisse des exportations était générée par les pays tiers à l’exception des Etats-Unis, à fin avril, elle est due à toutes les destinations.

Des sorties de chais en repli
En Aquitaine, à fin juillet 2014, le cumul des sorties de chais de campagne 2013/52014 est en recul de 8 % par rapport à mars 2013. Très marquée en Dordogne (- 16 %), elle s’accentue en Gironde (- 8 %).