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Vinitech-Sifel : entre euphorie et gravité

Publié le: 30-11-2022

Salon Le salon dédié aux filières vitivinicole et fruits et légumes a ouvert ses portes le 29 novembre, à Bordeaux. Un rendez-vous partagé entre le plaisir du présentiel et l’inquiétude de la profession qui tangue entre crise économique, inflation et aléas climatiques.

Le 29 novembre, le parc des expositions de Bordeaux-Lac bruissait des pas et des conversations partagées entre visiteurs locaux et internationaux dans les allées du salon Vinitech-Sifel dédié aux filières vitivinicole et fruits et légumes.
Pendant qu’un groupe de copains testait avec étonnement l’équipement à la mode - les exosquelettes -, le forum accueillait une inauguration « statique »… Une inauguration ouverte par Alain Rousset, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, conscient de l’enjeu majeur que représentent ces deux filières qui ont entamé une - parfois douloureuse - profonde mutation pour répondre au changement climatique. Alain Rousset indiquait la nécessité d’aider les filières pour éviter leur disparition. Notamment la viticulture, « on est passé de 120 à 55 litres de vin consommés par personne. Ça donne à réfléchir. » Il a plaidé pour l’arrachage « mais pas pour remplacer des vignes par des lotissements ». Tandis que Bernard Farges, vice-président du CIVB et président du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV), listait les aides et les pistes de progrès pour perdurer : cépages résistants, adaptation du système assurantiel, changement de pratiques culturales… et demandait un soutien de l’état pour que la filière girondine puisse se restructurer.

« Je ne veux pas mentir »
Un peu plus tard, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer faisait un tour au salon, après une réunion de travail avec les acteurs de la filière viticole girondine, et répondait à la presse. « Je ne veux pas mentir aux viticulteurs en détresse. Je ne veux pas leur donner un espoir qui n’arriverait pas concrètement. Sortir de la crise ne se fera pas en un jour. » Néanmoins, le président réaffirmait son soutien aux viticulteurs, en crise ou pas. « Demain [ndlr : 30 novembre] , je rencontre mes collègues italiens et espagnols en comité mixte France/Italie/Espagne. Nous discuterons des mesures d’arrachage. Il faut bouger sur le budget de l’OCM vitivinicole pour accompagner les viticulteurs en difficulté. Mais, s’il veut « combattre pour trouver des solutions, » il n’entend pas oblitérer l’avenir. « Je n’ai jamais occulté les difficultés. Je vais rencontrer, prochainement le ministre de l’Agriculture pour trouver des solutions à l’aide des outils existants ou à venir. On ne peut pas laisser une région dans la détresse. » Et de proposer de prolonger les aides existantes et le délai de remboursement des plans garantis par l’État, que la France finance une nouvelle campagne de distillation et de stockage « c’est possible si c’est financé par la France » et « pourquoi pas une aide à la pré-retraite pour les viticulteurs en fin de carrière »…
Néanmoins, il veut croire en l’avenir. « Je ne baisserai jamais les bras. La filière viticole a des perspectives. Il faut voir la segmentation des marchés, parler avec les metteurs en marché. Parce que, même si la production européenne diminue, la demande augmente au niveau mondial. Notre but est de pouvoir apporter des solutions collectivement pour pouvoir assurer le renouvellement des générations. Cela passe, avec les outils de l’OCM vitivinicole par le biais de la restructuration, l’investissement et la promotion qu’il faut absolument préserver. »