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Le vignoble à nouveau touché par le gel

Publié le: 07-05-2019

Risques climatiques La Gironde a de nouveau connu des épisodes de gelées les 4, 5 et 6 mai. Chambre d'agriculture et FDSEA lancent une enquête pour évaluer précisément les dégâts.

Des chaufferettes, de la paille, des éoliennes… Et même des hélicoptères (au-dessus du château d'Arsac, dimanche, dans le Médoc mais aussi à Saint-Émilion ou à Sauternes), tous les moyens ont été déployés le week-end dernier dans les vignobles girondin.
Car le gel a encore frappé en Gironde. Après l'épisode de gel des 12 et 13 avril, de températures négatives ont encore été enregistrées les 4, 5 et 6 mai. Entre – 2 et – 4° C enregistré ces derniers jours : des températures suffisamment basses pour occasionner des dégâts. Selon le CIVB, 5 à 10 % de la récolte serait touchée. Pas de quoi impacter l'ensemble de la production. Il n'empêche que certaines propriétés, elles, ont perdu près de la moitié de leurs vignes.
La Chambre d'agriculture et la FDSEA de la Gironde ont donc lancé une enquête afin de pouvoir estimer les dégâts .

Le climat en question
La vulnérabilité du vignoble au gel est une des conséquences visibles du dérèglement climatique. Non pas que les épisodes de gel soient une nouveauté. Selon les statistiques de Météo France, « Sur la période 1959-2009, une diminution du nombre de jours de gel est observée sur toutes les régions avec une baisse souvent comprise entre un et trois jours par décennie. » Mais, selon les chercheurs de l'INRA, l'impact est réel « pour les arbres fruitiers et la vigne avec la floraison avancée, le risque d'exposition des fruits aux gels printaniers est accru. »
En effet, pour la vigne, « l’avancée des floraisons provoque une augmentation du risque d’exposition des fruits aux gels printaniers. Parallèlement, des études montrent que des chutes physiologiques de bourgeons sont induites par des conditions hivernales douces, et risquent ainsi de se multiplier avec l’augmentation moyenne des températures. »
Toujours selon les chercheurs, « pour la fin du XXIe siècle les différentes simulations prédisent des concentrations atmosphériques de CO2 comprises entre 540 et 950 ppm. La température pourrait en conséquence augmenter de 1,8 à 4° C sur un siècle. Les prévisions climatiques sont plus discutées : les précipitations augmenteraient légèrement sauf en été dans les zones tempérées. Une chose est sûre : le climat sera plus variable et extrême. »