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Gel 2022 : l’arboriculture la plus touchée

Publié le: 08-04-2022

Calamités La Chambre d’agriculture a dressé un premier bilan du gel des 3, 4 et 5 avril. L’arboriculture a été particulièrement impactée.

Les exploitants étaient sur le point entre le 3 et le 5 avril pour essayer de limiter les dégâts dus au gel de printemps. Le gel a frappé tout le département avec des températures allant jusqu’à - 5 C°.
Les spécialiste de la Chambre d’agriculture de la Gironde indiquent : « S'il est encore trop tôt pour évaluer précisément l'impact sur les vignes, le bilan pour l'arboriculture est lui connu. Les vergers ont été frappés alors que la floraison était bien avancée. Des pertes importantes sont à prévoir en pruniculture. Les pertes en kiwi sont estimées aux alentours de 50 à 60 % malgré le système antigel, les températures étant descendues trop bas et trop longtemps. » Un dur bilan après des rendements 2021 déjà lourdement diminués pour cause de gel.

Asperges : les vertes plus touchées
En ce qui concerne la production d'asperges, en cours de récolte, les experts estiment qu’elle « devrait être moins impactée. La plupart des producteurs ont en effet anticipé ce gel en récoltant dès le samedi. On estime à 20 % la production gelée. Les asperges vertes sont les plus touchées, mais elles représentent moins de 5 % des surfaces. »

Viticulture : la précocité a joué
En viticulture, la situation est contrastée. « Les parcelles en cépages blancs et en cabernet franc, de par leur précocité, sont les principales impactées. » souligne la Chambre d’agriculture.
« Tout le département a été touché, avec des records de baisse de température au cours des 2 premières nuits. Les secteurs de l'est et du sud du département (Libournais, Entre-Deux-Mers, Graves) ont enregistré les plus fortes baisses de température au cours de la première nuit, voire de la seconde pour le Sud-Gironde. Le Médoc n'a pas été épargné, avec des températures comparables aux autres secteurs en particulier dans la nuit du 3 au 4 avril. Le gel a persisté dans une moindre mesure au cours de la nuit de lundi à mardi, de manière plus localisée. »

Conséquences difficiles à mesurer
Cet épisode de gel étant intervenu assez tôt dans la saison, son impact global sur la récolte est très difficile à estimer à ce stade. « Les parcelles où les bourgeons avaient déjà débourré et celles à un stade plus avancé seront les plus impactées. Naturellement, la vigne va réagir à cet épisode de gel en développant des contre-bourgeons, mais avec une certaine hétérogénéité de développement, ce qui qui va entraîner des volumes en baisse pour les zones concernées. »
De quoi, malheureusement, avoir des points de comparaison pour mesurer l’efficacité de certaines mesures comme la taille tardive « qui a permis d’éviter le pire. » La Chambre d'Agriculture déconseille « fortement le brûlage de paille qui engendre des nuisances avec une efficacité très limitée contre les dégâts du gel, comme le révèle le retour d'expériences réalisé auprès des viticulteurs suite au gel de 2021. » De quoi renforcer les efforts et les expérimentations pour être mieux armé contre ces phénomènes qui deviennent plus fréquents.

Mesures d’urgence
Le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Louis Dubourg, indiquait être « aux côtés des agriculteurs et des viticulteurs, et nos équipes se mobilisent pour mettre à leur disposition notre expertise technique, économique et financière » Et d’insister sur « l’importance de la solidarité dans ces moments que l’on espérait ne pas revivre ».
En déplacement dans le Tarn-et-Garonne le 5 avril pour exprimer sa « solidarité » aux agriculteurs touchés par le gel, le Premier ministre a annoncé le déclenchement « d’un certain nombre de dispositifs d’urgence, qui seront calés sur ce que nous avions engagés en avril 2021 ». Accompagné du ministre de l’Agriculture, Jean Castex a indiqué qu’un « fonds d’aide d’urgence » sera mis en place « dans les prochaines semaines » pour « un montant de 20 millions d’euros ». Comme l’an dernier, ce fonds sera « à la main des préfets, c’est-à-dire au plus près des réalités humaines de terrain ». Le chef du gouvernement a confirmé l’activation « de manière tout à fait accélérée » du fonds des calamités agricoles pour les productions « qui ont été le plus impactées » par le gel. Pour ces exploitations, il a promis de réactiver « la prise en charge exceptionnelle de leurs cotisations sociales » et « les dégrèvements d’office […] au titre de la taxe foncière sur le non bâti ». Par ailleurs, Jean Castex a appelé à développer « à tout prix » le recours aux moyens de protection, et à « amplifier [les] efforts de recherche et d’innovation » engagés par exemple sur les variétés à floraison tardive.