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160 millions d’euros annoncés pour la filière viticole

Publié le: 06-02-2023

Crise viticole Le ministre de l’Agriculture, après sa réunion du 6 février avec les représentants de la filière, a annoncé une enveloppe de 160 millions d’euros d’aides structurelles et conjoncturelles.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, recevait, le lundi 6 février, les représentants de la filière viticole, à Paris. Sujet principal de la réunion : la grave crise que traverse la viticulture – notamment girondine - depuis plusieurs années. À l’issue de la réunion, le ministre rappelait que « La filière vitivinicole est majeure pour l’économie française, à la fois dans notre balance commerciale mais aussi pour l’économie de nos territoires. ». Il a annoncé la « mise en place de mesures de gestion conjoncturelles et structurelles. » et l’ouverture d’un « nouveau guichet d’aides pour investir dans des équipements qui améliorent la résilience face aux aléas climatiques. »

160 millions d’euros d’aides au total
En ce qui concerne la gestion de crise, appelée depuis de longs mois par les viticulteurs girondins, le ministre a annoncé : « dès à présent, et dans la limite des montants autorisés par les dispositions européennes, ce sont 40 millions d’euros de crédits nationaux complétés de 40 millions de l’enveloppe de financements européens (FEAGA) dédiée au secteur viti-vinicole qui permettent d’engager dès cet été une campagne de distillation. Une seconde campagne de distillation pourra être organisée à partir d’octobre pour atteindre un maximum de 160 millions d’euros en 2023. »
Autre mesure pour ne pas laisser sombrer les viticulteurs ayant des problèmes de trésorerie, le prolongement « jusqu'à la fin de l'année 2023 l’accord de place sur les restructurations de Prêts Garantis par l’État (PGE) dans le cadre de la Médiation du crédit aux entreprises. Ce dispositif, qui peut permettre à une entreprise de rééchelonner son PGE, est rapide, gratuit, confidentiel et non-judiciaire. »
Restent les adaptations du vignoble à plus long terme… « la filière doit aussi se projeter dans les nécessaires adaptations au changement climatique et à l’évolution des demandes du marché domestique et export. Le Gouvernement accompagnera la filière dans l’élaboration de son plan stratégique d’avenir. »

Arrachage sanitaire
Et là, sans surprise, Marc Fesneau a évoqué, pour la Gironde, notamment, « une réflexion autour de mesures structurelles. Des pistes sont à l’étude autour de la mobilisation des outils du Feader sur la diversification agricole, du renouvellement de générations et de l’arrachage sanitaire dans le cadre d’un programme interprofessionnel d’enrayement de la flavescence dorée. » Le nouveau préfet de la Gironde, Étienne Guyot, réunira la cellule de crise mise en place en décembre 2022, le jeudi 9 février. La FNSEA de la Gironde se félicitait, le 6 février, de ces premiers résultats, « Grâce à notre mobilisation, nous notons quelques annonces conformes à nos demandes. La mobilisation se poursuit pour obtenir des mesures complémentaires, notamment vis à vis de l’endettement. » Il faut dire que selon l’étude réalisée par la chambre d’agriculture de la Gironde, 1 320 exploitants - sur les 4 000 professionnels que compte le département - se sont déclarés en crise. 15 % d’entre eux sont engagés dans une procédure pour leur endettement et 70 % ne gagnent pas le SMIC… les exploitations les plus en difficulté produisent du bordeaux générique. Leur syndicat se réunit mercredi avec les représentants du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux pour évoquer ces mesures et leur application. Car, malgré les difficultés, les exploitants les plus jeunes souhaitent pouvoir continuer.