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Viticulture : la production en forte hausse selon Agreste

Publié le: 27-08-2018

Prévisions Le service statistique du ministère de l'agriculture, Agreste, a publié ses estimations pour la production viticole 2018. La récolte tournerait aux alentours de 46 millions d'hectolitres, soit 25 % de plus qu'en 2017 en France.

Agreste a publié ses estimations pour la production viticole de 2018 le 24 août. La récolte s’affiche nettement supérieure à celle de 2017, puisqu’elle s’établirait à 46,1 millions d’hectolitres, soit 25 % de plus que l’an passé. La production serait aussi 5 % au-dessus de la moyenne quinquennale. Dans le détail, la récolte viticole des vins AOP progresserait de 26 %, celle de vins pour eaux-de-vie de 27 %, celle des vins IGP de 15 % et celle des autres vins de 60 %, en glissement annuel. Les vins AOP, les vins pour eaux-de-vie et les autres, hors IGP, seraient supérieurs à la moyenne des cinq dernières années, respectivement, de 9 %, 5 % et 4 %. Cependant la récolte viticole des vins IGP pourrait être inférieure de 4 % à la moyenne quinquennale. Agreste retient différents faits marquants pour expliquer la récolte française. La floraison et la nouaison se sont globalement bien déroulées à l’exception des bassins du Sud-Ouest et de la Corse qui ont connu une légère coulure. Le mildiou a cependant attaqué l’ensemble des bassins de production et a été particulièrement virulent dans ceux de la façade atlantique et de la Méditerranée. Après avoir été favorisée par la succession d’épisodes de pluies et d’orages et les températures élevées jusqu’en juin, la progression du mildiou a finalement été ralentie par la canicule. Les pertes ne seront estimables précisément qu’à la fin de la véraison. Agreste note aussi que les volumes de productions auraient été peu affectés par le stress hydrique provoqué par la canicule. De fortes précipitations en fin de période de canicule, dans certains bassins du Sud de la France, pourraient même avoir une incidence favorable. Le ministère précise que ces prévisions de récoltes ont été arrêtées au 20 août et ne peuvent donc prendre en compte des évènements survenus après cette date.

FranceAgriMer table plutôt sur 44,5 millions d'hectolitres
FranceAgriMer a diffusé le même jour sa première estimation de la vendange, à 44,5 millions d’hectolitres (Mhl). À 44,5 Mhl, la vendange serait 20 % supérieure à celle de l’an dernier, qui était une des plus basses de l’après-guerre, a indiqué Jérôme Despey, président du conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer, lors d’une conférence de presse. Mais elle ne se situerait que dans la moyenne quinquennale, une moyenne qui s’érode au fil des années depuis environ 30 ans en raison de l’implantation de cépages plus qualitatifs, du changement climatique et du phénomène de dépérissement des ceps. Le niveau tout juste moyen de la récolte 2018 s’explique par l’ampleur du mildiou d’avril à juillet. Par vignoble, la production s’élèverait, selon FranceAgriMer, citant les sources professionnelles, à 3,5 Mhl en Champagne (contre 2,2 Mhl l’an dernier), à 2,4 Mhl en Bourgogne-Beaujolais (2,2), à un Mhl en Alsace (0,9), à 2,8 dans le Val de Loire (2,2) à 8,2 en Charentes (6,9), à 5 dans le Bordelais (3,7), à 11,9 en Languedoc-Roussillon (10,4), à 4,7 en Rhône-Alpes et Paca (4,2). Le mildiou passé, un retour des pluies serait bénéfique aux rendements, et alors la production pourrait être réévaluée, a évoqué Jérôme Despey.