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Plus d'aide pour lutter contre les aléas climatiques

Publié le: 29-01-2019

Viticulture Le président du conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer, Jérôme Despey, préconise des aides plus ciblées pour aider les viticulteurs à lutter contre les aléas climatiques.

Les aléas climatiques croissants modifient les besoins de soutiens à la viticulture, a indiqué le 28 janvier Jérôme Despey, président du conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer. À la réunion mensuelle du conseil spécialisé viticole, qui s’est tenue le 23 janvier, un document de synthèse de 35 pages de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) sur les moyens techniques pour les viticulteurs de se protéger du gel de printemps et de la grêle a été présenté. Radars météorologiques détecteurs de grêle, filets para-grêle, ensemencement des nuages en iodure d’argent, brasseurs d’air contre le gel, extracteurs d’air froid et chaufferettes alimentées au sarment de vignes, font partie de la liste des moyens auxquels les viticulteurs ont de plus en plus souvent à recourir. «Il est question au sein de la filière de faire intégrer les investissements dans ces outils techniques de prévention anti-aléas climatiques dans l’OCM viticole», a évoqué Jérôme Despey.

Le rapport de l'IFV
L'Institut français de la vigne et du vin (IFV) est parti d'un constat : « une grande partie du vignoble a été touchée par l’épisode de gel qui est intervenu sur plusieurs jours fin avril 2017 et a occasionné des dégâts pour de nombreuses régions françaises y compris méridionales, ainsi que d’autres pays de la zone Ouest de l’Europe (Angleterre, Allemagne, Italie, Suisse, etc.). Le gel, la grêle ainsi qu’une sécheresse très marquée dans les zones méridionales, ont abouti en France à une baisse d’environ 10 millions d’hectolitres par rapport à 2016, ce qui correspond par rapport à une moyenne décennale, à une diminution de l’ordre de 18 %. En 2018, un épisode orageux très violent a affecté plusieurs régions viticoles françaises et notamment le Bordelais et le Cognaçais. C’est dans ce contexte qu’a été développé le projet Climfrost, coordonné par l’Institut Français de la Vigne et du Vin et financé par FranceAgriMer. Il a pour objectif d’aider la profession viticole française à appréhender les risques de gel de printemps et de grêle dans leur contexte local. »
L'IFV a publié un cahier technique dédié regroupant le résultat de ses recherches : « Itinéraires n° 27, aléas climatiques de la vigne, la grêle et le gel de printemps : comment s'en protéger ? ». Au menu : l'assurance récolte, mais aussi les différents moyens pour se prémunir de la grêle et du gel et ceux à déployer après un épisode d'aléas climatiques.

Adviclim
L'institut annonce également le projet européen « Adviclim », coordonné par le CNRS. Il s'agit d'une approche plus fine, à l’échelle locale, des micro-terroirs, et éventuellement de la parcelle, notamment pour établir le positionnement et les bases de dimensionnement des dispositifs de protection contre le gel de printemps.
C'est ainsi que, dans le cadre de ce projet, 90 capteurs de température ont été installés dans les vignobles de Saint-Émilion et Pomerol. Le suivi de la phénologie de la vigne et de la maturation du raisin est effectué en parallèle afin de mieux comprendre l'influence de ces variations climatiques locales sur le développement de la vigne et la qualité des raisins.