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Le vin de Bordeaux dénonce des omissions dans l'émission sur les pesticides

Publié le: 01-03-2018

Phytosanitaires Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a dénoncé le 28 février une quinzaine d'omissions dans l'émission de Cash Impact ayant pour thème : « pesticides : notre santé en danger », sur France 2 la veille.

Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a dénoncé, dans un communiqué de presse difusé le 28 février, une quinzaine d'omissions dans l'émission de Cash Impact ayant pour thème : « pesticides : notre santé en danger », sur France 2 la veille. « Cash Impact aurait pu dire que des molécules de produits interdits depuis plus de 10 ans peuvent encore laisser des traces dans l’environnement, c’est pour cela qu’ils ont été interdits. Mais aussi que le Diuron, bien qu’interdit depuis 10 ans en agriculture, est toujours autorisé pour d’autres usages, notamment le bâtiment (peintures et anti mousses de façades). » Et le CIVB de souligner : « Cash Impact ne devrait pas laisser croire, sans preuves, que des viticulteurs fraudent en achetant à l’étranger des produits interdits en France. »

Pollutions anciennes
« Comme Allan Sichel s’y était engagé lors de son interview avec Elise Lucet, le CIVB a investigué. Il est en mesure de révéler aujourd’hui que toutes les parcelles de vigne situées à proximité des écoles mentionnées dans Cash Impact, c’est-à-dire Listrac, Arcins et Pauillac sont aujourd’hui traitées avec des produits homologués en bio ce qui atteste donc de contaminations anciennes pas nécessairement agricoles. »

Baisse de 55 %
« Cash Impact aurait pu souligner la division par deux des ventes de pesticides classés CMR en Gironde entre 2014 et 2016 : 850 tonnes en 2016 contre 1 800 tonnes en 2014, soit – 55 % en trois ans (source DRAAF Nouvelle Aquitaine). L'émission aurait pu parler de la baisse de 35 % des ventes d’herbicides en Gironde entre 2014 et 2016 (source DRAAF Nouvelle-Aquitaine). Et montrer les vignes arrachées près de sites sensibles (écoles, crèches…). 1,3 km de haies protectrices ont été plantées depuis 2014 près des sites sensibles de la seule AOC Blaye Côtes de Bordeaux. 745 sites sensibles font l’objet d’une information spécifique et que 903 viticulteurs sont désormais alertés chaque année à la nécessaire vigilance qu’ils doivent avoir vis-à- vis de leurs voisins. »

Le bio augmente
« Cash Impact aurait pu rappeler que la Gironde est le premier département de France en tonnage pour les pesticides agréés en agriculture biologique. Ils représentent d’ailleurs plus de 35 % du tonnage total des pesticides utilisés à Bordeaux, en augmentation de 30 % par rapport à 2015 (source DRAAF Nouvelle Aquitaine). Et expliquer qu’un grand nombre de viticulteurs de Gironde utilisent des pesticides certifiés bio, même s’ils ne font pas partie des 7 % du vignoble en agriculture biologique. Et parler du travail des professionnels bordelais pour obtenir la ré-homologation du cuivre et de la bouillie bordelaise tellement indispensables à la viticulture bio et à la viticulture conventionnelle. »
Même remarque concernant « l’action de la filière dans la recherche et les évolutions règlementaires pour l’obtention de cépages naturellement résistants qui permettent de diminuer de 80 % le nombre de traitements par an. Plus de 60 % des entreprises de la filière viti-vinicole bordelaise sont maintenant engagées dans une certification environnementale. »
Enfin, le CIVB regrette que Cash Impact n'ait pas « interpellé les firmes agrochimiques sur l’insuffisance de leurs investissements pour l’obtention de solutions alternatives du type « bio contrôle ». Et s’interroger sur la façon dont les firmes agrochimiques se dégagent de leurs responsabilités sur le dos de leurs clients agriculteurs et viticulteurs. Elles tiennent un double discours qui promeut le tout chimique et dans le même temps imposent des consignes de sécurité irréalistes avec le port d’équipements de protection individuels, tout en sachant qu’ils sont insupportables sous la chaleur de juillet. »