L'Avenir Aquitain
AA
Accueil > La filière équestre
cheval2

La filière équestre exclue de la PAC

Publié le: 14-09-2016

Syndicalisme La FNSEA et les JA dénoncent la décision française d'inscrire les activités sur la liste négative de la PAC.

« En juillet, à Rio, deux médailles d’or par équipe ont récompensé l’excellence de la filière cheval française. Pendant ce temps là, à Paris, et au mépris de la loi sur les territoires ruraux de 2005, les services du ministère de l’Agriculture ont décidé de marginaliser les professionnels du cheval de l’ensemble du secteur agricole ! » s'indignent la FNSEA et les JA.
La France a, en effet, inscrit les activités équestres sur la liste des activités non-éligibles aux aides de la Politique Agricole Commune. « Cela exclut bon nombre d’exploitants agricoles équestres des actifs agricoles - notamment des jeunes agriculteurs et des polyculteurs-éleveurs - déjà fortement touchés par la crise économique, les nouveaux rythmes scolaires et bien entendu la hausse de la TVA. » soulignent les responsables syndicaux. « Le cheval est produit agricole et doit le rester », ont affirmé Xavier Beulin, Président de la FNSEA et Pascal Bioulac, Président du groupe cheval au COPA, lors du meeting de la FNSEA à Lamotte-Beuvron, le 1er septembre.

La diversification pénalisée
Selon Marianne Dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval (FNC), « avec ce classement sur la liste négative, les agriculteurs qui ont une activité équestre sur leur exploitation c’est à dire qui se sont diversifiés dans le cheval à travers des pensions de chevaux, de l’enseignement, du tourisme équestre, du débourrage, du débardage ou des activités d'équithérapie, ne sont plus considérés en France comme des agriculteurs actifs ». Et de donner un chiffre : « L'instruction 2015 telle qu’elle est écrite, exclurait près de 60 % des agriculteurs qui bénéficiaient jusque là de la PAC, dont 20 % de jeunes agriculteurs. Ces derniers ont inscrit les aides PAC dans leur plan développement d'exploitation. Ils font comment pour conserver leur statut de jeune agriculteur ? Depuis 2015, un établissement équestre ferme chaque semaine en zone rurale. Principalement à cause de la crise économique, de l’augmentation de la TVA et des nouveaux rythmes scolaires sans oublier la complexification du métier. Supprimer les aides PAC dans un tel contexte de mutation et en pleine sécheresse est insoutenable et irresponsable. » La présidente a d'ores et déjà une feuille de route pour limiter les dégâts : «  il nous faut tout d'abord recenser toutes les « anomalies » et trouver au plus vite des solutions pour la PAC 2015 et la PAC 2016. » Puis elle « compte sur le Premier ministre pour faire respecter la décision des parlementaires de 2005 et réintégrer le cheval dans la PAC à moyen et long terme. »

Des élevages en progression en Aquitaine

La filière équestre représentait près de 35 000 exploitations d'élevage et 180 000 emplois directs en France, en 2014 selon les statistiques des haras nationaux. En Aquitaine, les élevage équins sont assez récents puisque 59 % d'entre eux ont été créés il y a moins de 15 ans et 25 % seulement existent depuis plus de 25 ans. La plupart de ces exploitations sont de petite taille. Selon l'étude « typologie de élevage équins en Aquitaine », 54 % des éleveurs sont agriculteurs et seulement 11 % sont spécialisés en équins.