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Grêle : Le préfet réunit la cellule départementale d'urgence.

Publié le: 06-06-2018

CRISE Le Préfet de région Didier Lallement a réuni le 6 juin en fin de matinée la cellule départementale d'urgence. Objectif : partager l'état des lieux des dégâts avec l'ensemble des acteurs professionnels et faire le point sur la mise en œuvre des premières mesures d'accompagnement.

11 jours après l'épisode de grêle qui a lourdement touché une partie du territoire girondin, le préfet de region et de Gironde, Didier Lallement, a réuni ses  services, les organisations professionnelles agricoles et viticoles, les collectivités territoriales et les représentants du secteur bancaire dans le cadre de la cellule départementale d'urgence.

Rappelons que l'épisode du 26 mai dernier, ajouté à celui survenu le 21 mai en Médoc, a touché plus de 7 000 ha de vignes dont la moitié endommagée à plus de 80 %. Le vignoble n'est pas la seule production à avoir payé un lourd tribut, des dégâts ont été recensés sur le maraîchage, l'arboriculture, les asperges, les grandes cultures, les prairies, les pépinières... On estime à 500 le nombre d'exploitations concernées directement par les orages de grêle.

Cette réunion a permis d'afficher la solidarité et la détermination de tous les acteurs envers les exploitations sinistrées mais également une "mise à niveau" de tous les participants sur les sujets suivants : état des lieux des dégâts, mise en oeuvre des différents dispositifs d'accompagnement directement mobilisables, et à un horizon plus lointain, les principales évolutions nécessaires pour affronter les aléas climatiques à venir. Le recours à l’activité partielle est d’ores et déjà possible pour les opérateurs touchés. Des mesures fiscales et sociales seront mises en œuvre, ainsi que la possibilité d’achats de vendanges, pour les viticulteurs les plus impactés. Par ailleurs, le secteur bancaire sera amené à mettre en œuvre des procédures d’accompagnement individuel des exploitants.

"La priorité est donc de diagnostiquer les exploitations les plus sensibles et les plus fragiles, celles qui ont subi le gel en 2017 et la grêle il y a quelques jours et qui ne sont pas assurées" a déclaré Bernard Artigue, le président de la Chambre d'agriculture. Ces diagnostics vont être réalisés par les conseillers de la Chambre et concernent toutes les productions. De son côté, la MSA a ouvert une cellule d'accompagnement psychologique.

Mais le préfet a été clair : "il y a des solutions mais qui ne compenseront jamais la totalité des préjudices subis. La seule solution, c'est l'assurance. Nous essaierons de venir au secours des plus démunis. Mais il va y avoir des dégâts et tout le monde ne se relèvera pas".

L'enjeu est aussi de faire rapidement bouger les lignes pour permettre de conforter la résilience des exploitations et de se prémunir contre les prochains aléas climatiques. Pour Hervé Grandeau, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, qui a rappelé que la Gironde en connu en six ans trois événements climatiques, trois dossiers sont sur la table :
- le premier concerne l'optimisation des volumes complémentaires individuels avec l'objectif de doubler les possibilités actuelles et d'avoir ainsi une demi-récolte dans les chais,
- le second porte sur l'assurance : "nous devons inciter fortement, sans obliger, les viticulteurs à s'assurer". A l'étude la possibilité d'utiliser la cotisation interprofessionnelle ou de l'ODG,
- enfin, le troisième est la constitution d'une réserve climatique dans les exercices comptables, pour se doter "d'une véritable épargne de précaution".

Le préfet a donné rendez-vous fin octobre, début novembre pour faire un point sur l'avancée de l'ensemble de ces dossiers.