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L'agriculture et le climat une réalité à prendre en compte

Impact Le changement climatique est une réalité, qui s’impose à tous, réaffirmée à chaque rapport par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). De l’échelle locale à l’échelle internationale, la France travaille à éviter l’ingérable (atténuation) et à gérer l’inévitable (adaptation), à travers les actions engagées depuis les années 2000. Tous les secteurs sont concernés.

Plusieurs facteurs liés au changement climatique affectent et affecteront de plus en plus le secteur agricole.
Les évolutions « tendancielles » peuvent avoir un impact sur le secteur agricole. Concrètement, l'accroissement des teneurs en CO2 et autres gaz à effet de serre, l'élévation de la température, la modification des régimes pluviométriques et de l'évaporation, du drainage et du ruissellement, l'évolution de la couverture nuageuse et donc de l'ensoleillement sont des évolutions des facteurs bioclimatiques qui influencent le fonctionnement des écosystèmes.

L'impact des extrêmes
Le changement climatique se traduit par l’accentuation des extrêmes climatiques. Les événements climatiques extrêmes comme les épisodes de sécheresse, les tempêtes, les vagues de chaleur ou de fortes chutes de pluie peuvent entraîner des pertes quantitatives et/ou qualitatives de productions agricoles. Et ils augmentent en fréquence et en intensité.

Une pression plus forte
Selon le ministère de l'agriculture, « même s’il n'a pas encore été complètement démontré, le lien entre le réchauffement climatique et l'augmentation des maladies et ravageurs est également fortement pressenti. » Les conséquences de ces changements sont très variables selon les régions, à l'échelle du monde comme à l'échelle européenne.  

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L'agriculture : facteur et solution

Technique Si l’agriculture participe aux émissions de gaz à effet de serre, elle est aussi une solution ! Directement impactés par les effets du changement climatique, l’agriculture et la forêt sont les deux seuls secteurs à pouvoir capter et stocker naturellement du carbone dans les sols et la biomasse. Ils contribuent ainsi à réduire également les émissions des autres secteurs, en produisant des substituts qui permettent de diminuer leurs consommations en énergie fossile.

L’accélération de l’évolution climatique est due aux émissions de gaz à effet de serre, ou GES, générées par les activités humaines. Les principaux secteurs responsables de l’accélération sont l’énergie, l’industrie et les transports. Les émissions dues à l’agriculture et à la déforestation se sont stabilisées, mais sont responsables de 24% des émissions mondiales de GES, soit 11% pour l’agriculture (avec principalement la fertilisation azotée (N20), l’élevage et les rizières (CH4), 10% pour le changement d’usage des terres, et principalement la déforestation (CO2), 3% pour d’autres causes, feux de tourbières et de forêts... (CO2).
Cependant le « secteur des terres » peut jouer un rôle majeur et pourrait contribuer de 20 à 60% au potentiel d’atténuation des émissions de GES d’ici 2030. Comment ? Grâce au rôle méconnu de l’agriculture et de la forêt en tant que pompe à carbone, permettant de stocker le carbone et de compenser les émissions des autres secteurs, par la production de matériaux et d’énergie renouvelables et par une évolution des modes de production (agro-écologie notamment).

4 pour 1 000

L’agro-écologie constitue une réponse pour faire en sorte que l’agriculture puisse lutter efficacement contre le réchauffement climatique. L'idée de départ est simple : travailler avec la nature, pas contre elle. Il s'agit de révolutionner les pratiques agricoles pour produire autant, mais avec moins et mieux, et dans un triple objectif de performance économique, écologique et sociale. « Je souhaite engager notre agriculture sur la voie de la triple performance économique, écologique et sociale, pour faire de l’environnement un atout de notre compétitivité. C’est une dynamique reposant sur la force du collectif et la richesse de nos territoires, sur l’innovation et la diffusion des nouveaux savoirs » a insisté Stéphane Le Foll au lancement du projet agro-écologique pour la France1 en décembre 2012. Et de mettre en avant le « 4 pour 1 000 » de l'INRA lors de la COP21. Si on augmentait chaque année la matière organique de sols de 4 grammes pour 1 000 grammes de CO2, on pourrait compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre émis par la planète en un an. Une bonne gestion de la biosphère terrestre permettrait ainsi d’amortir, voire de compenser, les émissions de gaz à effet de serre.

100 états et organisations signataires
Le lancement officiel du programme 4 pour 1000 au Bourget, le 1er décembre, a permis à près de 100 Etats et organisations de signer pour ce programme en faveur du stockage de carbone dans les sols. Pour la suite, Stéphane Le Foll a annoncé qu'il s'agit de mettre en place « une gouvernance » de ce programme. Etats, ONG et scientifiques y seront associés. Par ailleurs, quelques grands pays agricoles ne sont pas encore signataires. Il s'agit notamment des Etats-Unis, du Brésil et de l'Argentine. « J'ai confiance. Je pense qu'ils vont s' y associer », commente Stéphane Le Foll qui doit rencontrer le secrétaire d'Etat à l'Agriculture des Etats-Unis le 3 décembre au Bourget.