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Transition écologique et emploi : l'agriculture en première ligne

Publié le: 04-06-2015

Emploi Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a voté le 26 mai un projet d'avis sur les conséquences de la transition écologique sur l'emploi. Il en ressort que l'essentiel des changements sera lié à une évolution des pratiques pour les professions déjà existantes. L'avis recense celles qui seront directement touchées dont l'agriculture.

Autosaisi en juillet 2014, le CESE a adopté le 26 mai un avis sur « l'emploi dans la transition écologique ». Il dresse un bilan des avancées déjà observables dans les secteurs d'activité concernés et liste un ensemble de préconisations pour « faire de la transition écologique un levier pour l'emploi en France ».
Le CESE estime que le changement de pratiques exigé par la loi de transition écologique va nécessiter une évolution des compétences dans plusieurs filières. Quatre sont particulièrement concernées : le bâtiment, l'agriculture, les énergies renouvelables et le tri des déchets.

Pro-active
Selon le rapport du groupe « Agriculture » du CESE, il est, pourtant, très difficile de quantifier ces emplois. En effet, « la nomenclature des emplois « verts » ou « verdissants » est pour l’instant très restreinte et contestable. Ainsi, dans le secteur agricole, seule l’agriculture biologique est classée comme une activité de l’économie verte. Les emplois en lien avec la production de biomasse, c’est-à-dire l’ensemble des matières organiques végétales ou animales pouvant devenir source d’énergie, ne seraient pas des emplois verts. Qu’en est-il des emplois liés au bois-énergie, au biogaz, aux biomatériaux ou encore aux biocarburants ? Qu’en est-il des emplois de la seconde source d’énergie renouvelable en France et qui initie des projets partenariaux dans les territoires ? »
Selon les auditeurs du groupe « Agriculture », « depuis plus de 15 ans, l’agriculture, tous secteurs confondus, fournit au quotidien, de façon volontaire ou obligatoire, d’importants efforts pour améliorer ses méthodes de travail et être toujours plus efficace pour concilier performances économique, sociale et écologique. Le nombre d’heures de formation continue des exploitants comme des salariés, consacrées aux thématiques environnementales, a d’ailleurs explosé depuis 6 ans. De plus, la profession agricole s’est montrée très proactive. Il faut aussi rappeler que les espaces cultivés et pâturés sont porteurs de biodiversité et de sécurité alimentaire et que nos 500 000 exploitations agricoles signent 1 million de contrats de travail par an. »

Recherche et formation
Pour la filière agricole, si le rapport constate que la formation initiale et continue tend à prendre en compte les évolutions liées à la transition écologique, il apparaît cependant que les formateurs présentent encore les techniques agroécologiques comme des alternatives « pionnières ». Pour le CESE, « l'enjeu est de passer (…) au changement généralisé pour l'ensemble des exploitations agricoles ». Il semble donc nécessaire « d'accompagner les chefs d'exploitation dans la conduite du changement de leur système de production, de poursuivre la formation des formateurs et des conseillers et d'anticiper l'impact de la transition écologique sur les salariés ».
Les rapporteurs de l'avis soulignent l'importance de la mise en place d'un nouveau modèle économique soutenu par l'action publique. Afin de pérenniser un système inspiré des « innovations et du développement des nouvelles techniques », le CESE conclut que « les efforts devraient principalement porter sur la recherche, l'expérimentation et la formation, la transmission et la diffusion des savoirs agronomiques dans le cadre de solidarités agricoles ».  

Publié le 2 juin 2015