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2014 : une année décevante, mais des raisons d'espérer…

Publié le: 23-03-2015

Bordeaux Après une faible vendange 2013, le Bordelais n’a pas retrouvé en 2014 tout son potentiel de commercialisation. Le recul de la production a fortement impacté les ventes.

En 2014, les ventes de vins de Bordeaux ont régressé de 8 %, avec 5,13 millions d’hectolitres (soit 685 millions de bouteilles) pour un chiffre d’affaires de 3,74 milliards d’euros, soit une baisse de 13 %. 58 % de la commercialisation s’effectuent en France où les ventes en volumes ont diminué de 6 % en volume, avec 179 millions de bouteilles vendues, en repli de 6 % par rapport à l’année précédente, pour un résultat en valeur de 896 M€,  - 2% seulement. Cette moindre baisse en valeur, s’explique par la progression des Bordeaux du cœur de gamme, entre 3 et 15 € (en fait le cœur de gamme visé se situerait plutôt entre 5 et 15 €) qui ont progressé de 2 % en 2014. Dans la gamme inférieure de prix la concurrence vient surtout des Côtes du Rhône et du Languedoc.
Leaders à l’export
Les Bordeaux sont les leaders français à l’exportation de vins tranquilles. En 2014, ils ont aussi, souffert  de leur baisse de production, de la crise et de quelques accidents exogènes, comme la mise en place, en Chine, de mesure fiscales pénalisant particulièrement les cadeaux d’entreprise. Ces mesures sont largement responsables de la baisse des ventes à l’Empire du Milieu  (- 19 % en volume et - 21 % en valeur), le chiffre d’affaires ayant cependant atteint 221 millions d’€. Parmi les grands clients pays tiers, les Etats-Unis ont réduit leurs achats de 2% en volume et de 11 % en valeur, à 178 M€. Sur le marché européen, l’Allemagne a confirmé sa place de  premier acheteur de vins de Bordeaux  avec une progression en volume de 8 % et de 16 % en valeur, à 166 M€, ce qui console un peu du bilan négatif des ventes au Royaume-Uni : - 25 % en volume et - 46 % en valeur.
Des indicateurs positifs
Présentant à la presse ce bilan 2014, Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux  (CIVB) a évoqué « une série d’indicateurs passant au vert » : une récolte encore réduite, mais de grande qualité, de faibles stocks, des prix stables pour le cœur de marché, une évolution de la parité euro/dollar favorable, une bonne campagne de communication. Par ailleurs, la filière a présenté, cette année, le premier rapport de développement durable de la filière des vins de Bordeaux, dont les principaux axes sont la recherche, la poursuite de la réduction des intrants, la préservation de la biodiversité. Dans le cadre du projet de loi santé discuté ce mois-ci à l’Assemblée, le CIVB craint un durcissement de la loi Evin, alors qu’il en demande la clarification. Il s’inquiète des accords bilatéraux, au vu de ceux entre l’Australie ou bien le Chili et la Chine et compte sur la détermination des pouvoirs publics français dans les négociations à mener.