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La nouvelle équipe de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine avait invité Jean-Pierre Raynaud à présenter la politique agricole du Conseil régional (de gauche à droite : Henri Bies-Péré, Philippe Moinard, Jean-Pierre Raynaud et Bernard Layre)

AG FNSEA Nouvelle-Aquitaine Priorité au revenu

Publié le: 07-03-2017

Syndicalisme La FNSEA Nouvelle-Aquitaine est en ordre de marche avec un nouveau président Philippe Moinard des Deux-Sèvres qui succède à Henri Bies-Pérés.

Encore secouée par la disparition brutale de leur leader national Xavier Beulin et à peine sortie du salon de l'agriculture de Paris, la FNSEA Nouvelle-Aquitaine tenait son assemblée générale le 6 mars dernier à Artigues-près-Bordeaux. Les responsables professionnels agricoles des 12 départements de la grande région ont désigné leur nouvelle équipe pour les 3 prochaines années avec à la tête un nouveau tandem, le deux-Sévrien Philippe Moinard à la présidence et le palois Bernard Layre comme secrétaire général.

Philippe Moinard succède au béarnais Henri Bies-Péré qui après avoir été 9 ans à la tête l'ex FRSEA Aquitaine, a porté pendant 18 mois la création et la structuration de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, issue du regroupement des syndicats de 3 anciennes régions. Président de la FDSEA des Deux-Sèvres, Philippe Moinard a été également précédemment président de la FRSEA Poitou-Charentes. Il fait partie d'un GAEC qui compte 7 associés en polyculture : élevage laitier, production d’œufs plein air et un atelier de méthanisation.
Le nouveau secrétaire général, Bernard Layre, 46 ans est agriculteur sur Cabios-Loos à côté de Pau sur une exploitation de 50 ha, également en polyculture (mais semence, kiwi et légumes de plein champs). Ancien président national des JA, il est actuellement, président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques.

Dossiers prioritaires

Parmi les dossiers prioritaires de la nouvelle équipe, le revenu des exploitants est centre des préoccupations dans un contexte de forte crise économique du monde agricole. « L'agriculteur doit pouvoir gagner sa vie par son travail » explique Philippe Moinard insistant « qu'un niveau national,30 % des agriculteurs touchent moins de 350 euros par mois ». Il sera également très vigilant pour éviter un alourdissement des réglementations et des contraintes environnementales actuelles et une application trop restrictives de celles-ci sur le terrain. « Nous devons retrouver le bon sens paysans et surtout faire confiance aux agriculteurs » rajoute Bernard Layre, qui insiste également sur la nécessité de renforcer l'organisation des filières, de s'appuyer sur la nouvelle loi Sapin 2 qui définit de nouvelles règles commerciales, mais aussi de relever le défis de la communication notamment sur les réseaux sociaux. « Il faut savoir dire ce qu' l'on fait ».

Au titre de l'actualité, 2 dossiers focalisent la mobilisation du réseau : le paiement des aides PAC et MAE et les zones défavorisées simple. Le zonage s'il était adopté en l'état exclurait aujourd'hui près de 2000 exploitations (principalement en 79, 64, 24 et 40). Pour les éleveurs, cela représenterait une perte entre 5000 et 7000 euros. « Incompréhensible, quand on sait que ces aides sont légitimes et viennent compenser des handicaps naturels. Plus qu'un dossier agricole, car il s'agit d'un d'un sujet d'aménagement du territoire et il n'y aura pas que les agriculteurs qui seront impactés » prévient le nouveau président.

Politique régionale

Le syndicat régional avait invité Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional en charge de l'agriculture, l’agroalimentaire, la forêt, la mer et la montagne pour « échanger » sur la politique agricole mise en œuvre par la collectivité régionale. « Le travail est mené certes avec la profession agricole mais pas forcement avec le réseau FNSEA » a rappelé dans son mot d'accueil Bernard Layre. Pour Jean-Pierre Raynaud, « l'agriculture est phase de mutation mais la vision de le Région en matière d'agriculture est avant tout économique . C'est l'activité professionnelle qui fait le revenu des agriculteurs » a t-il déclaré.

Il a rappelé le travail important, « pas toujours facile » qui a conduit à l'harmonisation régionale des politiques de soutien, et l'aboutissement du dossier PCAE, avec un objectif de 1000 dossiers par an. La Région souhaite aussi continuer à accompagnement l'aval et les entreprises de l'agroalimentaire . Sur le dossiers des ressources en eau, la situation n'est pas au même au même stade indiquant le lancement d'une large concertation pour construire une politique régionale de l'eau.

Thiery Mazet directeur de l'agriculture-agroalimentaire-forêt du conseil régionalial indiquait que le budget de l'agriculture s'élève à 65 millions d'euros en 2017 -en augmentation- avec une volonté de "mettre le paquet" sur le plan de compétitivité.

Au cours des échanges, les responsables professionnels ont réitéré leur demande de mise en paiement des soldes des MAE et MAE Bio 2015 et 2016, car encore trop d’agriculteurs sont toujours dans l’attente de leurs versements, et cela uniquement pour des raisons informatiques : inacceptable pour la FNSEA !

Le réseau est donc désarmais en ordre de marche avec en ligne de mire les prochaines élections aux Chambres d'agriculture en 2019

A.M.