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150 experts pour préparer le vignoble de demain

Publié le: 13-04-2016

Climat Du 10 au 13 avril, des experts se sont retrouvé à Bordeaux pour évoquer les conséquences du changement climatique sur la culture de la vigne.

Depuis plusieurs années, on observe ce changement au vignoble : les dates de vendanges sont de plus en plus précoces, le stress hydrique augmente et on doit travailler avec un taux d'alcool du raisin plus important.
Les chercheurs travaillent sur les stratégies à adopter pour intégrer ces modifications du climat. Du 10 au 13 avril, à l'initiative de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), l’université de Bordeaux, l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV), Bordeaux Sciences Agro et le projet Life-Adviclim, les experts de ce domaine ont abordé toutes ces problématiques. Ce symposium international Climwine 2016 a rassemblé, au cœur du vignoble bordelais, 150 chercheurs originaires de 19 pays, pour renforcer le dialogue scientifique et partager les résultats de la recherche internationale sur les enjeux de l’adaptation des filières vitivinicoles au changement climatique.

Stratégies multiples
Selon les organisateurs, « les stratégies d’adaptation efficaces devront combiner différents types d’innovations et d’actions, à plusieurs échelles, de la parcelle à la filière. Ces stratégies sont déjà envisagées - et parfois mises en pratique - par des viticulteurs et étudiées par des chercheurs à l’échelle internationale. Mais la validation et le déploiement de ces stratégies nécessitent de forger de nouvelles connaissances scientifiques qui font dialoguer les sciences sociales, les sciences biologiques ou encore la climatologie pour aborder l’ensemble du système vigne-vin de la parcelle au verre. »

Quatre thèmes
Quatre thèmes ont structuré les débats.
Le premier « Modéliser le climat à l’échelle locale », montrait comment « une connaissance fine du climat et des conséquences sur la viticulture permet de mettre en place des méthodes d’adaptation basées sur l’évolution des pratiques. »
« Mieux anticiper le changement climatique pour s’adapter » évoquait le projet « LACCAVE ». Un exercice de prospective a été mené afin de visualiser des scénarios d’adaptation possibles du vignoble français dans un contexte de changement climatique. Cet outil d’anticipation est mis à disposition de la filière pour élaborer des stratégies d’adaptation.
« Adapter le matériel végétal », lui, présentait l'important des cépages et porte-greffes dans l'adaptation du vignoble au changement climatique. « Leur grande diversité pourra être mobilisée pour introduire dans chaque région viticole, des cépages, et des porte-greffes, susceptibles d’enrichir l’encépagement local et de corriger les effets négatifs de nouvelles conditions climatiques. » Le Vinopôle travaille déjà sur ces cépages plus adaptés au changement climatique.
Le dernier thème « Suivre l’évolution des goûts des consommateurs » indiquait comment l'économie expérimentale permet « d’estimer de façon crédible les attentes des consommateurs vis-à-vis de vins ayant les caractéristiques présumées du réchauffement climatique (degré d’alcool et concentration aromatique plus élevés) mis en vente sur un marché. »