Vignoble à la loupe
Publié le: 22-05-2014TERRAIN Chaque mois, les techniciens des ADAR et de la Chambre d’agriculturefont un point sur la vie du vignoble.
Avril 2014 avec 90,5 mm de précipitation, est le troisième mois le plus pluvieux de ces 10 derniers millésimes, après 2012 et 2009. Ces pluies n’ont pas été continues. En effet, avril 2014 a connu deux périodes contrastées. La première partie du mois a été sèche et douce, mis à part le 3 avril qui a été très pluvieux. La station météo de Cadillac a enregistré pour ce jour un cumul de 23 mm. La seconde partie a débuté après le weekend de Pâques, à partir du 21 avril. Le temps a changé pour devenir frais et humide.
A Cadillac, du 21 au 30 avril, il est tombé au total 55,5 mm de pluie, dont 29 mm uniquement la nuit du jeudi 24 avril au vendredi 25 avril. A noter que cette nuit-là il est tombé, sur une zone allant du nord et du centre des Graves (Léognan/ Portets/ Podensac) à l’ouest de l’Entre-deux-Mers, entre 20 mm et 61 mm. Ces conditions météorologiques ont bien entendu eu des répercussions au vignoble. Après avoir débourré fin mars, la vigne a poursuivi sa pousse de manière régulière pour atteindre au 23 avril le stade de 5 à 6 feuilles étalées. Selon le BSV vigne Aquitaine (n°6 du 29 avril 2014), la croissance de la vigne lors de la première partie du mois d’avril suivait celle de 2011. La baisse des températures et l’arrivée des précipitations ont fortement ralenti ce rythme de croissance. La vigne n’a pas changé de stade pendant les 10 derniers jours du mois.
Escargots et limaces
Après un hiver pluvieux, nous observons régulièrement au vignoble des escargots et des limaces, causant peu de dégâts dans l’ensemble, sauf localement sur des parcelles tardives ou à historique. Au début du débourrement et sur une période d’un mois environ, ils dévorent les poussent vertes, les rameaux et les feuilles. En Gironde, deux espèces d’escargots sont présentes : Thiba pisana qui est blanc et de petite taille (9-20 mm environ) et Helix aspersa, également appelé «petit gris», qui est gris foncé et légèrement plus gros (28-35 mm). Les escargots, tout comme les limaces, vivent principalement la nuit, mais quand les journées sont pluvieuses, ils peuvent également poursuivre leur activité de jour.
Sur des parcelles particulièrement sensibles, deux stratégies de lutte complémentaires peuvent être adoptées. La première est mécanique, par un travail superficiel des sols sur les 10 premiers centimètres, là où se trouve la majorité des individus (adultes, jeunes, oeufs). Il est néanmoins important de veiller à laisser un inter-rang enherbé pour le passage des engins sur des sols peu portants. Le travail mécanique est à réaliser avant le débourrement de la vigne, à la sortie de l’hiver. La seconde lutte est chimique. Deux substances actives sont autorisées en traitements généraux. Il s’agit du métaldehyde qui comporte de nombreuses spécialités commerciales et du phosphate de fer, homologué en agriculture biologique, avec une seule spécialité commerciale. Tous ces produits limaticides sont des appâts qui doivent être répartis au sol, soit manuellement, soit à l’aide d’un épandeur.
Pour une efficacité optimale, ils sont à positionner en préventif, c’est à dire juste avant le débourrement. L’observation et la connaissance des parcelles reste un point primordial dans la lutte. Pour les amateurs, Thiba pisana ou Helix aspersa sont comestibles. Leur cueillette peut être une troisième méthode de lutte…
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