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CIVB

le marché se reprend Entre frémissement du marché et préoccupations environnementales, le CIVB a fait sa rentrée le 23 septembre.

« En juin 2015, dans les échanges mondiaux, nous avons retrouvé le niveau atteint 3 ans auparavant… ». On le sait. La petite récolte 2013 de 3,84 millions d’hectolitres aura bien impacté le marché des vins. Des vins de Bordeaux particulièrement. En effet, la récolte 2013 s'est illustrée par des volumes historiquement faibles (- 28 % par rapport à la moyenne décennale). La faiblesse des volumes et donc le peu de vin à commercialiser ont eu un impact certain sur le marché. Pour autant, Bernard Farges veut voir le verre à moitié plein.

Cœur de gamme
Si le marché français enregistré des baisses en volume (- 7 %) il est cependant, avec 901 millions d’euros, stable en valeur. Ceci s'inscrit dans un contexte difficile pour l'ensemble des vins d'appellation (- 5 % en volume en grande et moyenne surfaces). Néanmoins, les vins de Bordeaux restent leader des ventes de vins AOP en grandes surfaces et représentent 28 % des volumes et 32 % de la valeur. Les bouteilles vendues entre 4 et 6 euros enregistrent une hausse de 4 % et celles comprises entre 6 et 15 euros une hausse de 9 %. Dans le même temps les bouteilles à moins de 3 euros perdent plus d’un tiers de leur marché. Pour mémoire, en 2007, les bouteilles de vin de Bordeaux vendues en dessous de 3 euros représentaient 41 % des volumes contre 19 % aujourd'hui. Pour Bernard Farges, ces résultats sont conformes au plan « Bordeaux demain » dont le but est de « faire évoluer l’offre sur des segments mieux valorisés. Désormais, le cœur de gamme des vins de Bordeaux se situe de 4 à 15 euros la bouteille. »

Des signes encourageants
A l’export, des signes encourageants de reprise se font sentir. Mais c’est surtout le grand export qui reprend des couleurs notamment avec le marché chinois « qui redémarre ». Pour Allan Sichel, cette progression nouvelle est « beaucoup plus prudente, plus sereine et plus construite ». Aux USA, Bordeaux se maintien et les AOC Bordeaux et Côtes représentent désormais 60 % des vins de Bordeaux exportés. A l’inverse, le marché européen de nos clients « historiques » est à la peine avec une chute de 8 % pour la Belgique et de 21 % pour le Royaume-Uni. En revanche, l’Allemagne avec + 10 % et les Pays Bas + 21 % renforcent leurs positions. Pour les prix, l’objectif de tenir les prix moyens à 1 200 euros en 2014 a été atteint. Quant aux stocks il va falloir les consolider en 2014-2015. «Cela va dans le bon sens» a expliqué Allan Sichel. Pour mémoire, l'export représente 42 % des volumes de vins de Bordeaux commercialisés. Les vins de Bordeaux restent le 1er vignoble d'appellation et représentent 39 % des volumes et 49 % de la valeur des exportations françaises de cette catégorie.

Bordeaux en pointe
Les sujets environnementaux ont eux aussi longuement été abordés lors de cette conférence de presse. Occasion pour le président du CIVB de rappeler que les viticulteurs et la filière sont les premiers concernés. « Les viticulteurs et leurs salariés travaillent dans les vignes. Leurs enfants vivent souvent au milieu des vignes. Quant aux produits utilisés, ils ont tous reçu l’homologation de l’Etat avec des mises en marché semblables aux produits pharmaceutiques que chacun de nous utilise ». Et le président du CIVB rappelle «  A Bordeaux, 85 % du vignoble est enherbé, 40 % des exploitations sont engagées dans des démarches de certification environnementale certifiées au travers du SME, du bio, de Terra Vitis, du HVE, de Agri-confiance… Le vignoble bordelais est l’un des plus avancé » (voir ci-contre). Le réchauffement climatique et l’indispensable adaptation du vignoble et les techniques culturales pour « garder des vins de Bordeaux élégants et digestes », la loi Evin (voir en page 6) ont également été abordés.

Des choix difficiles
Du grain à moudre pour le président Farges qui appuie les choix de l’interprofession sur des piliers tels que l’AOC et son lien au terroir et la défense de la marque collective, le lien direct avec le consommateur par des actions collectives sur l’image de Bordeaux et enfin le choix stratégique des aides communautaires vers les investissements de promotion, de restructuration du vignoble ou bien encore de l’investissement des chais. « Ces choix sont difficiles, ils sont coûteux mais ce sont les bons » affirme encore le président Farges. 
G. M.-A.

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Les Européens s’intéressent de plus en plus au vin biologique

Tendance Selon un récent sondage, les Suédois, les Allemands et les Britanniques rivalisent avec les Français en matière d’achat de vins bio.

Les producteurs français de vins biologiques disposent d’importants gisements de consommateurs potentiels dans les pays du Nord de l’Europe. C’est le principal enseignement d’une vaste enquête menée par IPSOS dont les résultats ont été présentés le 29 septembre à Paris. Commanditée par l’Interprofession des vins du Languedoc-Roussillon (Sudvinbio) qui organise le salon Millésime bio, celle-ci a été menée dans quatre pays européens représentant à eux-seuls les deux tiers de la consommation de produits bio en Europe : la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède.

Surtout au nord de l'Europe
Les résultats de ce sondage font apparaître que les consommateurs des pays du Nord de l’Europe, très sensibilisés aux questions environnementales, sont particulièrement friands de vins biologiques. Les Suédois se montrent les plus nombreux à avoir déjà consommé des vins bio (51%), devant les Français (36%) et les Allemands (31%). Ils sont aussi les plus nombreux à en avoir acheté (57%), devant les Allemands (42%) et les Français (40%). La typologie particulière des amateurs de vins bio en Europe est également prometteuse. Sur la totalité de l’échantillon (4 000 personnes), les femmes, qui sont majoritairement responsables des achats dans les ménages, sont plus nombreuses parmi les consommateurs de vins bio (51%) que parmi les consommateurs de vin en général (47%). Les jeunes de moins de 35 ans sont également mieux représentés : 23% chez les consommateurs de vins bio, contre 16% pour les amateurs de vin en général.

12,30 euros la bouteille
Les plus enclins des Européens à mettre le prix pour acheter du vin bio sont les Britanniques : 12,30 euros par bouteille, contre 9,40 euros en moyenne dans quatre pays européens représentatifs. Les Allemands, connus pour leur recherche des prix bas, dépensent en moyenne 7,70 euros par bouteille. Les Suédois 9,60 euros et les Français 9 euros. Les jeunes sont prêts à mettre un peu plus cher que leurs aînés pour une bouteille : les moins de 35 ans dépensent en moyenne 8,80 euros, contre 8 euros pour les 35 ans et plus. En toute logique, les grands amateurs de vin (ceux qui disent aimer « beaucoup » boire du vin) sont prêts à mettre un peu plus cher (8,80 euros en moyenne). En revanche, les consommateurs quotidiens de vin ne sont pas ceux qui sont prêts à mettre le plus d’argent dans une bouteille, au contraire (6,90 euros en moyenne).

Un salon dédié en janvier
Le développement des achats en France et à l’export est un enjeu très important pour un secteur qui a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Encore marginale il y a 15 ans, la viticulture biologique française totalisait en 2014 plus de 5 000 exploitations (en augmentation de 3 % par rapport à 2013) pour 54 000 hectares et 11 000 hectares en conversion. Le chiffre d’affaires au détail s’élève à 572 millions d’euros et les vins représentent près des deux tiers des exportations françaises de produits bio en valeur. Le salon Millésime bio, le plus important salon consacré aux vins biologiques au monde, aura lieu à Montpellier du 25 au 27 janvier 2016. Il accueillera 900 exposants issus de 14 pays.