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L'interprofession du foie gras présente un « plan de sécurisation renforcé »

Filière 1, 5 million de palmipèdes abattus dans le sud-ouest pour essayer de contenir l'épizootie. L'interprofession du foie gras présente, le 19 janvier, un plan de sécurisation renforcé. Le ministre de l'agriculture va faire le point sur la gestion de la crise.

A la veille de la réunion organisée au ministère de l'Agriculture sur l'influenza aviaire, l'interprofession du foie gras (Cifog) vient de présenter un « plan de sécurisation sanitaire renforcé », articulé autour de huit principales mesures : «d étecter systématiquement la présence ou non de virus hautement pathogène sur l'élevage avant tout déplacement des animaux grâce à des analyses », « mettre en place un système d'alerte sanitaire par les vétérinaires », « rendre obligatoire la déclaration de mise en place d'animaux dans tous les élevages », « appliquer pour la filière longue la règle d'élevage d'animaux d'âge identique dans un site d'exploitation permettant ainsi de réaliser des vides sanitaires efficaces », « définir un accord interprofessionnel sur les règles d'élevage », « mettre en œuvre l'audit de tous les producteurs par un organisme indépendant », « sécuriser les étapes de transport en déterminant un protocole de désinfection et de nettoyage » et « professionnaliser l'activité des intervenants extérieurs ».

Abattages massifs
L'abattage de tous les palmipèdes en parcours extérieur d’une zone définie par le Ministre en charge de l’agriculture, incluant une partie des départements du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées a débuté. Ces abattages massifs ont été décidés par les autorités pour éradiquer rapidement l’épizootie. A terme, les 1,5 million de palmipèdes de la zone (en parcours extérieur) vont être abattus. Le Cifog, l’interprofession des palmipèdes à foie gras redoute des coûts de l’ordre de 120 millions d’euros, qui viennent s’ajouter aux 500 millions d’euros de pertes liées au plan d’éradication de 2016. Des discussions sont par ailleurs en cours pour permettre au Fonds de mutualisation sanitaire et environnementale (FMSE), abondé par les agriculteurs, de participer à l’indemnisation. Par un effet de levier, le million d’euros qu’a rassemblé dans le FMSE la filière volaille pour permettre de débloquer 3 à 4 millions d’euros de fonds publics et européens, à destination des producteurs en difficulté.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll tiendra, cet après-midi, jeudi 19 janvier, une conférence de presse sur la gestion de l'épizootie.

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L'état des lieux au 18 janvier

Epizootie 145 foyers détectés en France, 26 pays touchés dans le monde, l'influenza aviaire frappe partout.

Au 18 janvier, 145 foyers H5N8 ont été confirmés et notifiés dans les élevages français et 8 cas dans la faune sauvage. Le département des Landes est le plus touché avec 40 foyers.
En Europe, la plateforme d'épidémiosurveillance santé animale (ESA), a fait un point le 8 janvier. « Depuis le dernier point de situation le 2 janvier, 84 nouveaux foyers d’IAHP ont été déclarés en Europe, qui comprend également la Suisse, principalement en Bulgarie (25 foyers en élevage), et en France (20 foyers en élevage). Le virus a maintenant été détecté en Slovénie (1 cygne à Maribor) et en République Tchèque (en Moravie, 3 cas sauvages et un foyer en élevage).
Le nombre total de foyers et de cas IAHP notifiés continue d’augmenter et est à présent de 809 (contre 724 la semaine dernière) dont 368 au sein de l’avifaune sauvage (58 espèces différentes touchées), 428 en élevage et 13 au sein de l’avifaune captive. »

26 pays touchés dans le monde
A l’occasion de sa conférence de presse annuelle le 11 janvier, l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE) a fait le point sur la propagation du virus de grippe aviaire H5N8. 18 pays européens ont déclaré une présence du virus sur leur territoire, ainsi que 8 autres pays dans le monde (Egypte, Inde, Iran, Israël, République de Corée, Nigéria, Russie et Tunisie). 761 foyers ont pour l’instant été recensés en Europe, 51 % concernant des élevages de volailles, entrainant la mort ou l’abattage de 1 582 554 animaux, et 49 % concernant les oiseaux sauvages.
Pour l’OIE, les oiseaux sauvages sont un vecteur important de la maladie, qu’ils ne développent généralement pas mais transportent de pays en pays en tant que réservoir. L’organisation est par ailleurs favorable à la vaccination des animaux, mais seulement si l’application d’une politique d’abattage se révèle impossible du fait du caractère endémique de la maladie ou d’une infection trop difficile à détecter chez les animaux concernés.